L’Etat du Sénégal a rejeté jeudi la caution déposée par l’opposant Ousmane Sonko pour concourir à l’élection présidentielle de 2024, estimant que rayé des listes électorales, M. Sonko n’est pas « éligible » à cette formalité requise pour être candidat, a appris l’AFP auprès de l’AFP. une source officielle.
M. Sonko, figure centrale de l’Etat dans un bras de fer de plus de deux ans qui a déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers, a fait déposer un chèque d’un montant de 30 millions FCFA (45 000 euros) à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). , a indiqué à l’AFP El Malick Ndiaye, responsable de sa communication.
Contactée par l’AFP, la CDC a indiqué avoir ensuite « restitué, par voie d’huissier, le chèque déposé » contre la caution de l’opposant.
« Après vérification, nous nous sommes rendu compte qu’il (Ousmane Sonko) n’avait pas reçu ses fiches de parrainage », une étape indispensable pour être candidat. « Il ne fait donc pas partie des personnes éligibles » à la libération sous caution, a expliqué à l’AFP Mactar Diop, responsable de la communication du CDC.
Un responsable du camp de M. Sonko a confirmé à l’AFP que la CDC n’avait pas accepté le chèque déposé au titre de la caution de l’opposant.
M. Sonko a été radié des listes électorales suite à sa condamnation en juin à deux ans de prison pour débauche sur mineur et invoquant cette décision de justice, l’administration refuse de lui délivrer des fiches de parrainage.
M. Sonko dénonce cette affaire et d’autres dont il fait l’objet comme des machinations visant à l’exclure de la présidentielle. Le pouvoir se défend contre toute exploitation de la justice.
La destitution de M. Sonko le rend inéligible si elle est confirmée. Elle donne lieu à un nouveau combat judiciaire mené par ses avocats contre l’Etat.
M. Sonko a bénéficié en octobre de la décision d’un juge de Casamance (sud) qui a ordonné sa réinscription sur les listes électorales et l’a donc remis en lice pour l’élection présidentielle. Mais la Cour suprême a annulé cette décision en novembre et a déclaré que l’affaire devait être rejugée, à une date indéterminée.
Les avocats de M. Sonko ont fait appel de la décision de la Cour suprême. Cet appel « va tout remettre en ordre », a déclaré M. Ndiaye.
« Ousmane Sonko est toujours légalement électeur et éligible, donc habilité à être candidat », a déclaré l’avocat de M. Sonko, Me Ciré Clédor Ly, dans un message transmis à l’AFP.
M. Sonko a été emprisonné fin juillet pour d’autres chefs d’accusation, notamment d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et d’atteinte à la sécurité de l’État. Il conteste également ces accusations.
Plus de 200 candidats ont été déclarés pour l’élection présidentielle. Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, ne se représente pas.