Après le retrait de l’un d’eux dimanche, 25 candidats, dont le président sortant, sont en lice pour l’élection présidentielle prévue le 20 décembre en République démocratique du Congo en même temps que les élections législatives, provinciales et municipales. Voici les principaux :
Félix Tshisekedi
Félix Tshisekedi, 60 ans, est devenu président il y a cinq ans après une élection controversée qu’un autre opposant, Martin Fayulu, prétend avoir remportée. Il est le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui était aussi le parti de son père, l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé en 2017.
Dès son arrivée au pouvoir, Félix, dit « Fatshi », améliore son image à l’étranger, rompant avec l’isolationnisme de son prédécesseur Joseph Kabila. Il a également promis d’améliorer la vie des Congolais, de lutter contre la corruption et de tout faire pour ramener la paix dans l’est du pays. Il n’a pas atteint ses objectifs, reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire, mais il part favori face à une opposition qui, sauf rebondissements, se présente divisée lors du scrutin à un seul tour.
Moïse Katumbi
Moïse Katumbi, 58 ans, est un riche homme d’affaires, patron du célèbre club de football de Lubumbashi (sud-est) Tout Puissant Mazembe et ancien gouverneur (2007-2015) de la province minière du Katanga, cœur économique du pays, où il était né. Son père était italien, ce qui en faisait une cible privilégiée pour les hérauts de la « Congolité », dont le leader tentait également de faire invalider sa candidature.
Leader du parti « Ensemble pour la République », il met en avant ses réussites commerciales et son bilan au Katanga, avec construction de routes, d’écoles et développement de l’agriculture, pour affirmer qu’il saura gérer le pays.
Martin Fayulu
Martin Fayulu, 66 ans (67 ans le 21 novembre), est le leader du parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement). Cet ancien cadre d’une major pétrolière veut prendre sa revanche. Depuis cinq ans, ses partisans le qualifient de « président élu », puisque selon eux la victoire lui a été volée lors de l’élection de 2018. Affirmant une nouvelle fois sa conviction que les dés seront pipés pour celle de décembre prochain, il a maintenu un temps le suspense sur sa candidature, qu’il a finalement confirmée le 30 septembre.
Denis Mukwege
Denis Mukwege, 68 ans, gynécologue, prix Nobel de la paix en 2018 pour son travail auprès des femmes violées, est un critique de longue date du pouvoir et continue de réclamer justice pour les victimes des violences armées dans son pays.
« L’homme qui répare les femmes », surnom hérité d’un documentaire qui lui est consacré, n’a aucun fondement politique et a tardé à se lancer. Il a finalement annoncé le 2 octobre qu’il se porterait candidat, dénonçant « les pratiques de corruption et de prédation » qui maintiennent la majorité des Congolais dans la pauvreté. Fils d’un pasteur pentecôtiste, il est originaire du Sud-Kivu (est), où il dirige un hôpital.
Adolphe Muzito
Adolphe Muzito, 66 ans, est un ancien Premier ministre (2008-2012) de Joseph Kabila, également ancien ministre du Budget et ex-inspecteur des Finances, leader du parti « Nouvel Elan », ancien allié de Martin Fayulu dans la coalition Lamuka. .
Delly Sesanga
Delly Sesanga, 53 ans, avocat, député de Luiza (Kasaï central) et leader du parti Envol (Ensemble des volontaires pour le développement de la RDC), a soutenu la candidature de Félix Tshisekedi en 2018, dont il est devenu un critique virulent, dénonçant « son incapacité à restaurer le pays » et ses « promesses non tenues ».
Le candidat qui s’est retiré dimanche est Augustin Matata Ponyo, 59 ans, autre ancien Premier ministre (2012-2016) de Joseph Kabila. Leader du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), il a décidé de se ranger du côté de Moïse Katumbi.