La commission électorale de la République démocratique du Congo (Céni) a déclaré recevables les 24 candidats inscrits à l’élection présidentielle du 20 décembre, selon une liste publiée vendredi mais qui doit encore être examinée par la Cour constitutionnelle.
La liste définitive des candidats sera publiée le 18 novembre, à la veille de l’ouverture officielle d’une campagne électorale débutée de facto depuis plusieurs semaines.
Parmi les candidatures provisoires reçues par la Céni entre le 9 septembre et le 8 octobre figure celle du président sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et brigue un nouveau quinquennat.
Face à lui, l’opposition a aligné plusieurs poids lourds : le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son travail en faveur des femmes violées ; Moïse Katumbi, le riche homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga (sud-est) ; Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, qu’il affirme avoir remportée.
Il y a aussi le député Delly Sesanga et les anciens premiers ministres Adolphe Muzito et Augustin Matata Ponyo, ce dernier étant poursuivi pour détournement présumé de fonds publics.
La question sera de savoir si l’opposition fragmentée parvient à s’entendre sur une candidature commune, ce qui semble indispensable pour remporter une élection qui se disputera en un seul tour.
Sur les 24 candidats inscrits, une seule est une femme, Marie-Josée Ifoku Mputa, déjà candidate à l’élection présidentielle de décembre 2018, pour laquelle la Céni avait inscrit 21 candidats.
L’élection présidentielle sera couplée à des élections législatives, provinciales et communales, pour lesquelles des milliers de candidatures ont été enregistrées.
Le climat politique est tendu depuis plusieurs mois, les partis d’opposition dénonçant un rétrécissement de l’espace démocratique et exprimant la conviction que les élections seront entachées de fraudes.
Malgré les assurances des autorités, de nombreux Congolais, ayant vécu cela lors des élections précédentes, ont encore des doutes sur l’organisation du scrutin à temps et craignent qu’il y ait un « glissement de terrain ».