Vincent Dabilgou, l’ancien ministre des Transports du Burkina Faso, a été condamné jeudi à onze ans de prison, dont sept fermes, pour « détournement de fonds publics », « enrichissement illicite » et « blanchiment », a appris l’AFP de source judiciaire.
M. Dabilgou a été ministre de 2018 à 2022, sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, renversé par un putsch en janvier 2022.
Le tribunal de grande instance de Ouagadougou a reconnu M. Dabilgou « coupable » de « détournement de fonds publics », portant sur 1,12 milliard de FCFA (environ 1,7 million d’euros), « enrichissement illicite », « blanchiment d’argent » et « financement dissimulé d’un parti politique », notamment le New Time for Democracy (NTD), le parti qu’il préside.
Il devra également payer une amende de 3,3 milliards de FCFA (4,7 millions d’euros) et les activités de son parti ont été suspendues.
Quatre autres personnes, dont deux anciens collègues de M. Dabilgou au ministère des Transports, ont également écopé de peines de prison allant de six à onze ans et de lourdes amendes.
Le tribunal a également ordonné la confiscation des biens de l’ancien ministre, à hauteur des sommes détournées au profit du Trésor, et l’a déclaré inéligible pendant cinq ans.
Le NTD, ancien parti présidentiel, a remporté 13 sièges de député aux élections législatives de 2020, contre 3 en 2015.
Le 30 septembre 2022, un coup d’État porte au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré à Ouagadougou, renversant le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, qui avait mené le premier putsch renversant le président Kaboré quelques mois plus tôt.