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Accueil Régions Afrique de l'Ouest

Une intervention militaire américaine au Nigeria est-elle envisageable ?

Écrit par: Mahmoude EL Sega | Traduit de l’arabe par: Sidi-M. OUEDRAOGO

novembre 18, 2025
dans Afrique de l'Ouest, Analyse
Une intervention militaire américaine au Nigeria est-elle envisageable ?

intervention militaire américaine au Nigeria

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Dans un monde marqué par l’accélération des tensions internationales, la récente menace d’une intervention militaire américaine au Nigeria illustre un affrontement complexe entre intérêts stratégiques et préoccupations humanitaires. Fin octobre 2025, le président Donald Trump a annoncé avoir ordonné au « ministère de la Guerre », une référence ironique au Pentagone, de se préparer à une opération « rapide » au Nigeria.

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Il a évoqué un possible déploiement de troupes ou des frappes aériennes si le gouvernement nigérian ne met pas un terme à ce qu’il qualifie de « massacre systématique de chrétiens » orchestré par des « terroristes » tels que Boko Haram et Daech.

Cette escalade n’est pas sortie de nulle part. Washington a placé le Nigeria sur la liste des « pays particulièrement préoccupants » en matière de liberté de religion, s’appuyant sur des informations relatives à des attaques violentes dans le nord du pays, qui ont causé des milliers de morts. Les chrétiens y sont tués en nombre record, selon le roman américain – une formulation qui semble pointer vers des récits ou analyses littéraires et médiatiques américains soulignant l’ampleur de ces violences.

Le Nigeria, de son côté, a nié l’existence d’un « génocide » religieux, affirmant que le terrorisme cible l’ensemble de la population sans distinction confessionnelle. Abuja se félicite de l’aide américaine, à condition que sa souveraineté soit pleinement respectée. Cette menace dépasse le cadre d’une simple réaction impulsive : elle reflète un équilibre délicat entre la pression humanitaire pour protéger les minorités et les objectifs géopolitiques plus larges. Au cœur de ces enjeux se dressent les craintes d’une déstabilisation en Afrique de l’Ouest, alors que le monde dépend du pétrole nigérian pour près de 2 millions de barils par jour, un pilier essentiel de l’économie énergétique globale.

Cette situation interroge les implications d’une telle posture américaine, entre appel à l’action contre les persécutions et risques de perturbations régionales aux retombées mondiales.

Dans le sillage des élections américaines récentes, cette escalade intervient à un moment particulièrement sensible, alors que les tensions mondiales s’intensifient. Elle soulève des interrogations profondes sur les véritables enjeux : s’agit-il d’une défense résolue des minorités religieuses, ou d’une manœuvre pour consolider l’hégémonie américaine sur le continent africain ? Ou encore, cherche-t-on à sécuriser l’accès aux ressources nigérianes afin d’avancer les objectifs économiques des États-Unis en Afrique de l’Ouest ? Peut-être est-ce plus nuancé, s’inscrivant dans une guerre d’influence plus large au sein du continent, où les rivalités géopolitiques se multiplient.

Les relations entre les États-Unis et le Nigeria remontent à l’indépendance de ce dernier dans les années 1960, marquées par une coopération soutenue en matière de sécurité et de développement. Pourtant, ces liens bilatéraux risquent aujourd’hui de basculer vers une intervention militaire américaine, transformant un partenariat en confrontation ouverte.

Les motivations américaines derrière une telle intervention peuvent s’articuler en deux catégories distinctes : déclarées et non déclarées :

1. Motifs déclarés de l’intervention militaire des États-Unis au Nigéria

Trump a qualifié le Nigeria de pays inquiétant. Il a déclaré que le christianisme au Nigeria est menacé existentiellement par l’incapacité du gouvernement nigérian à protéger les chrétiens contre les attaques terroristes de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest.

Le Nigéria est divisé en un nord à majorité musulmane et un sud à majorité chrétienne. En 2025, le Nigeria comptait environ 273 millions d’habitants (dont 50% de musulmans, 40% de chrétiens et 10% d’autres religions), et en raison de ces proportions convergentes, les chrétiens du Nigeria ne peuvent être qualifiés de minorité ou de groupe persécuté sur le plan religieux. Leur nombre est comparable à celui des musulmans.

Le terrorisme s’est implanté dans le nord du Nigéria avec l’émergence de Boko Haram. Ce développement s’explique par la pauvreté persistante et la marginalisation politique de cette région par rapport au sud plus prospère, riche en pétrole. Ces conditions ont favorisé l’enracinement de groupes extrémistes, entraînant une vague d’attaques, notamment des enlèvements contre rançon, dans une région majoritairement musulmane. Selon l’ACLED, environ 13 000 chrétiens ont été tués entre 2015 et 2023, sur un total de 50 000 morts, ce qui met en lumière la vulnérabilité partagée des deux principales communautés face à la violence.

Les données du Centre de données sur les lieux et événements des conflits armés (ACLED) indiquent qu’en 2025, sur 1 923 attaques recensées contre des civils, seulement 50 visaient spécifiquement des chrétiens pour des raisons religieuses. Par ailleurs, les violences s’étendent au-delà du cadre terroriste, prenant la forme de conflits récurrents entre éleveurs (en majorité musulmans et agriculteurs souvent chrétiens). Ces affrontements, motivés par l’accès à l’eau et aux pâturages, relèvent davantage de tensions socio-économiques que de divergences religieuses. (1)

2. Motifs non déclarés de l’intervention militaire américaine au Nigéria

Bien que l’administration américaine justifie sa menace d’intervention militaire au Nigeria en affirmant qu’elle protège les minorités religieuses chrétiennes et lutte contre le terrorisme, les analyses révèlent des motivations liées à des intérêts économiques et stratégiques, ces raisons ne sont pas officiellement déclarées pour éviter les accusations de néocolonialisme, notamment :

a-Contrôle des ressources pétrolières et énergétiques : Le Nigeria produit plus de 2 millions de barils de pétrole par jour, ce qui en fait le deuxième producteur en Afrique. L’intervention pourrait protéger les investissements américains dans les champs du Nigeria (comme ceux de Chevron et ExxonMobil), et prévenir toute perturbation susceptible d’affecter les marchés mondiaux.

  1. Contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie : La Chine a injecté plusieurs milliards de dollars au Nigéria à travers son initiative « la Ceinture et la Route », en finançant principalement des projets d’infrastructures tels que des ports et des routes. De son côté, la Russie soutient le gouvernement nigérian par la fourniture d’armes et d’assistance militaire. Pour Washington, cette situation représente une occasion stratégique de rééquilibrer les rapports de force dans la région, en s’appuyant sur la lutte contre le terrorisme comme levier pour renforcer ses alliances et affaiblir l’influence de ses concurrents, à l’instar de sa démarche en Angola.
  2. Pressions économiques et contrôle de la dette : Le Nigéria doit plus de 100 milliards de dollars, dont une part importante est due à des institutions américaines telles que la Banque mondiale et le FMI. La menace d’une intervention pourrait servir à imposer des réformes économiques favorables aux États-Unis, comme la privatisation des ressources ou la facilitation des investissements étrangers, dans un contexte de craintes d’effondrement du naira.
  3. Renforcement du contrôle de la sécurité régionale : Par le biais d’une intervention, les États-Unis cherchent à établir des bases militaires permanentes en Afrique de l’Ouest, similaires à celles de Djibouti, afin de surveiller le terrorisme à travers le Sahara. Ceci permettrait d’empêcher la propagation de groupes extrémistes vers d’autres pays comme le Mali ou le Niger et de protéger les routes commerciales maritimes dans le golfe de Guinée, où la piraterie croissante coûte des milliards à l’économie mondiale.
  4. Considérations intérieures américaines durant le second mandat de Trump : Cette menace est utilisée pour renforcer son image électorale de « défenseur des chrétiens », attirant ainsi le soutien de la droite chrétienne américaine, notamment à l’approche des élections de mi-mandat.

Implications du calendrier de la menace d’intervention militaire américaine au Nigéria :

Depuis 2021, les États-Unis considèrent le Nigéria comme un pays particulièrement préoccupant en matière de violations de la liberté religieuse. Pourtant, le président Trump a menacé d’intervenir militairement contre le Nigéria en 2025, près de quatre ans plus tard. Qu’est-ce qui a motivé ce choix de calendrier ?

Par l’intermédiaire du sénateur républicain Ted Cruz, Trump a cherché à faire pression sur le Congrès, via ses membres chrétiens, afin d’obtenir l’autorisation d’une intervention militaire au Nigéria. Il s’agissait d’une tentative pour rallier le soutien des chrétiens après la baisse de sa popularité, due à la politique étrangère menée par les États-Unis durant son second mandat (2).

Scénarios possibles d’une intervention militaire américaine au Nigéria :

1- Scénario I : Recours exclusif à la menace militaire.

Ce scénario est jugé le plus plausible. Depuis le début de son second mandat, le président Trump a fréquemment brandi la menace militaire comme levier de pression politique, sans toutefois aller jusqu’à l’application concrète de ces menaces. À titre d’exemple, il a menacé la Corée du Nord de représailles sévères en cas de persistance dans ses actions hostiles, a évoqué une possible intervention militaire au Venezuela pour résoudre sa crise interne, et a averti Gaza à plusieurs reprises sans jamais donner suite, même lorsque les conditions posées n’étaient pas respectées.

Dans le cas du Nigéria, et à la suite des récentes menaces américaines, une réponse de désescalade semble attendue. Le pays devrait opter pour une stratégie d’apaisement à l’égard de Washington, en multipliant les signaux positifs, notamment l’assurance de maintenir les flux pétroliers vers les États-Unis, la protection des intérêts économiques américains, et l’adoption de mesures sécuritaires et politiques renforcées pour protéger les communautés chrétiennes ciblées par les groupes terroristes.

2. Scénario II : quelques frappes aériennes

Le second scénario repose sur l’hypothèse d’une concrétisation des menaces du président Trump par des frappes aériennes ciblant les groupes terroristes opérant au Nigeria. Celles-ci pourraient être menées via l’Africom, en s’appuyant notamment sur la base aérienne américaine située au Niger, la plus proche du territoire nigérian. Cependant, un obstacle majeur subsiste : le manque de renseignements fiables sur les emplacements et mouvements de ces groupes, rendant toute opération aérienne potentiellement inefficace. La difficulté à localiser précisément ces cibles pourrait pousser les États-Unis à viser des objectifs non déclarés, en partie pour affirmer leur présence militaire et renforcer leur influence stratégique dans la région.

Dans ce contexte, il serait dans l’intérêt du Nigeria de coopérer avec les États-Unis sur le plan opérationnel, en identifiant et partageant des renseignements sur les zones de concentration ou d’entraînement des groupes armés. Une telle coordination permettrait non seulement d’optimiser l’impact des frappes américaines, mais aussi de réaffirmer la souveraineté nigériane tout en évitant une confrontation politique directe avec Washington.

3. Scénario III : intervention de forces terrestres antiterroristes

Ce scénario est considéré comme le plus éloigné de la mise en œuvre ; Les États-Unis peuvent intervenir avec des forces terrestres antiterroristes au Nigéria, et ils évitent généralement d’intervenir au sol dans des situations de lutte contre le terrorisme ; Pour protéger leurs troupes, le manque d’expérience opérationnelle de ces forces dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que le manque de connaissance de la nature du terrain dans les zones forestières où il est difficile de sauver ou d’évacuer les forces qui pourraient être attaquées par des terroristes, les États-Unis se sont contentés de coordonner les renseignements et les informations sur les organisations terroristes.

Si un tel scénario se produisait, le Nigéria gérerait cette intervention militaire par la diplomatie ; Le Gouvernement nigérian peut l’accueillir favorablement et même coopérer avec les forces américaines dans la conduite d’opérations terrestres contre des organisations terroristes ; Les États-Unis ne sont pas les seuls à mener des opérations terrestres au Nigéria et à exercer une influence sur leur souveraineté sur leur territoire.

En fin de compte, le Nigeria se trouve face à une crise politique avec les États-Unis qui cherchent à protéger leurs intérêts et à lutter contre l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent africain, ce qui nécessite de gérer cette crise par une diplomatie qui permet à l’administration nigériane de poursuivre une politique de sortie de crise sans porter atteinte à sa souveraineté ou sa politique étrangère, qui dépend d’elle comme le chef de file des pays d’Afrique de l’Ouest, avec l’activation de mesures sécuritaires et politiques qui permettront de freiner la propagation des opérations terroristes et d’assurer la protection de ses citoyens, musulmans et chrétiens.

Ce scénario est considéré comme le moins probable. Une intervention terrestre américaine au Nigeria, dans un contexte de lutte antiterroriste, s’écarte de la doctrine militaire américaine actuelle, qui privilégie la guerre à distance pour limiter l’exposition de ses troupes. Les forces américaines manquent d’expérience opérationnelle spécifique au terrain nigérian, en particulier dans les zones forestières où les risques d’embuscades, ainsi que les difficultés d’évacuation ou de sauvetage, sont élevés. De ce fait, Washington se limite généralement à un soutien en matière de renseignement, de formation et de coordination.

Si un tel scénario venait toutefois à se concrétiser, le Nigeria pourrait opter pour une approche diplomatique pragmatique, en accueillant l’intervention dans un cadre de coopération bilatérale ciblée. Une telle collaboration permettrait à Abuja de renforcer ses capacités opérationnelles sans remettre en cause sa souveraineté. Il est important de souligner que les États-Unis ne seraient pas les seuls acteurs internationaux impliqués militairement au Nigeria.

En définitive, le Nigeria se trouve confronté à une crise géopolitique impliquant les États-Unis, dont les motivations mêlent lutte antiterroriste et volonté de contenir l’influence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique. La gestion de cette situation exigera une diplomatie habile, permettant au gouvernement nigérian de préserver son autonomie stratégique tout en assurant la sécurité intérieure. Cela passe par la mise en œuvre de réformes sécuritaires et politiques concrètes, visant à endiguer la menace terroriste et à garantir la protection de l’ensemble des citoyens, quelle que soit leur confession.

____________________
Notes :

(1) -الجزيرة مباشر، ترامب يأمر بالاستعداد لعمل عسكري محتمل في نيجيريا لوقف العنف ضد المسيحيين، على الرابط التالي:  https://www.aljazeeramubasher.net/news/2025/11/2/%D8%AA%D8%B1%D8%A7%D9%85%D8%A8-%D9%8A%D8%A3%D9%85%D8%B1-%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D8%B9%D8%AF%D8%A7%D8%AF-%D9%84%D8%B9%D9%85%D9%84-%D8%B9%D8%B3%D9%83%D8%B1%D9%8A و

(2)  – Andrea Shalal and Camillus Eboh , Trump threatens US military action in Nigeria over treatment of Christians , reuters , https://www.reuters.com/world/china/trump-says-christians-face-existential-threat-nigeria-adds-country-watch-list-2025-10-31/

 

 

La source: Qiraat African
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