Selon les premiers chiffres fournis dimanche par des associations civiques, au moins sept personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors de récentes manifestations antigouvernementales à Lomé, la capitale du Togo.
Les manifestations visaient à protester contre les récentes réformes constitutionnelles susceptibles de consolider le long règne du président Faure Gnassingbé. Des vidéos ont été diffusées montrant des abus apparents de la part des forces de sécurité.
La police a tiré des gaz lacrymogènes dans plusieurs quartiers de Lomé et aurait utilisé des matraques pour frapper les manifestants, blessant grièvement certains d’entre eux, selon des images qui semblent provenir des lieux.
L’accès à Internet a été restreint dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les plateformes de médias sociaux fonctionnant par intermittence.
Des associations et des influenceurs des médias sociaux avaient appelé à manifester les 26, 27 et 28 juin, après la répression des manifestations par le gouvernement au début du mois.
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après la mort de son père, a prêté serment en mai en tant que président du Conseil des ministres. Ce poste important n’est pas officiellement limité dans le temps et il est rééligible indéfiniment par le Parlement.
L’ancien poste de président national de Gnassingbé, un poste désormais essentiellement honorifique, a été confié à l’homme politique Jean-Lucien Kwassi Savi de Tove après l’annonce.
L’opposition a dénoncé cette décision comme un « coup d’État constitutionnel ».
Les manifestations sont rares au Togo, car elles sont interdites dans le pays depuis 2022 suite à l’attentat meurtrier sur le principal marché de Lomé.
Mais le dernier changement de structure gouvernementale a été largement critiqué dans une région menacée par des coups d’État endémiques et d’autres menaces à la démocratie.