Une semaine après la tentative de coup d’État au Burkina Faso, la situation reste tendue à Ouagadougou, notamment au sein des forces armées.
Les médias locaux indiquent qu’une réunion prévue le 22 avril à l’état-major, à laquelle devaient participer plusieurs officiers de l’armée, a été reportée, puis annulée, les officiers invités ne s’étant pas présentés.
Selon Radio France Internationale RFI, un afflux de personnes a été observé au palais du Mogho Naaba, une autorité traditionnelle du Burkina Faso. Parmi les personnes aperçues figuraient des militaires et des familles de civils disparus, ce qui témoigne de la tension qui règne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Un conseil des ministres s’est également tenu le 24 avril au palais présidentiel sous haute sécurité. Des chiens renifleurs et des hélicoptères ont été vus survoler la zone pendant la réunion.
Certains camps militaires ont également été placés sous haute surveillance. Des véhicules militaires ont été aperçus stationnés à l’entrée du camp militaire du Général Baba Sy, dans le sud de la capitale.
Le gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré a appelé à des manifestations massives le 30 avril en soutien au régime. Leur principal objectif est de condamner « l’ingérence occidentale », notamment après les récentes accusations du général américain Michael Langley de détournement des réserves d’or du pays pour soutenir sa propre sécurité.
Le gouvernement militaire du Burkina Faso a déclaré le 22 avril avoir déjoué un « complot majeur » visant à renverser le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le gouvernement militaire a eu connaissance du complot en interceptant des communications entre un officier supérieur burkinabé et des chefs terroristes.
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a déclaré à la télévision d’État que les conspirateurs comprenaient des militaires, d’anciens militaires et des terroristes. Il a cité le capitaine René David Ouédraogo comme l’un des soldats ayant rallié le plan. M. Ouédraogo est actuellement en fuite.
La tentative de coup d’État visait à « semer le chaos total et à placer le pays sous la tutelle d’une organisation internationale », a déclaré M. Sana. Des conspirateurs avaient prévu d’attaquer le palais présidentiel le 16 avril 2025.
Le Burkina Faso, ainsi que ses voisins, le Niger et le Mali, luttent depuis plus de dix ans contre une insurrection menée par des groupes djihadistes, dont certains sont alliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
À la suite de coups d’État militaires survenus dans ces trois pays ces dernières années, les juntes au pouvoir ont expulsé les forces françaises et fait appel aux unités de mercenaires russes pour assurer leur sécurité. Les trois pays se sont engagés à renforcer leur coopération en créant une nouvelle alliance sécuritaire, l’Alliance des États du Sahel.
Mais la situation sécuritaire au Sahel, vaste région aux confins du désert du Sahara, s’est considérablement dégradée depuis l’arrivée au pouvoir de la junte, selon les analystes, avec un nombre record d’attaques et de civils tués, tant par les militants islamistes que par les forces gouvernementales.