L’opposition tanzanienne a vivement critiqué mardi la décision de la commission électorale de l’exclure des élections générales d’octobre.
L’instance électorale a accusé le CHADEMA, principal parti d’opposition du pays, d’avoir refusé de signer un document s’engageant à respecter les décisions de la commission.
Le CHADEMA a boycotté samedi une manifestation de signature d’un code d’éthique par tous les partis, violant ainsi une obligation légale de participation des partis aux élections, a déclaré Ramadhani Kailima, directeur de la Commission électorale nationale indépendante, aux journalistes.
Le secrétaire juridique du CHADEMA a toutefois qualifié l’interdiction d’inconstitutionnelle. Regemeleza Nshala a déclaré que la loi prévoit une sanction, mais pas une interdiction.
Le parti a rejeté l’appel à signer le code électoral, invoquant l’absence de réformes électorales.
Tundu Lissu, le chef du CHADEMA, a été inculpé de trahison jeudi après son arrestation lors d’un rassemblement public au cours duquel il avait appelé à des réformes électorales en amont des élections. Le chef de l’opposition a été contraint de monter dans un véhicule de police mercredi soir après avoir prononcé un discours lors d’un rassemblement dans la ville de Mbinga, dans le sud du pays, à plus de 1 000 kilomètres de Dar es Salaam, la capitale économique.
Si l’interdiction du CHADEMA était maintenue, la présidente Samia Suluhu Hassan et son parti Chama Cha Mapinduzi seraient pratiquement sans opposition en octobre.
Des militants des droits humains ont accusé le gouvernement de recourir à la brutalité contre l’opposition. Le gouvernement dément ces accusations.