Brice Oligui Nguema, officier devenu populaire après avoir mené le coup d’État contre l’ancien dirigeant Ali Bongo, et actuellement président par intérim, remportera-t-il samedi, comme le prédisent les sondages ?
Ce qui est certain, c’est qu’il a gagné le soutien de nombreux Gabonais, qui ont commencé à lui accorder leur confiance grâce à sa campagne axée sur la lutte contre la corruption et le changement, ainsi qu’à son rôle clé dans le coup d’État de 2023.
Eugène Ndonga, fonctionnaire, fait partie des partisans de Nguema et espère qu’il améliorera les conditions de vie de la population.
« Le problème, c’est la cherté de la vie. Et si le président, le futur président, peut accorder une attention particulière aux prix des denrées alimentaires, et pas seulement à ceux-ci, mais aussi à d’autres aspects de la vie quotidienne, ce sera une bonne chose pour nous », a-t-il déclaré.
La nouvelle constitution du Gabon, adoptée par référendum en novembre, fixe le mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une fois.
Le principal adversaire de Nguema est l’ancien Premier ministre de Bongo, Alain Claude Bilie-By-Nze, qui a promis d’assainir les finances publiques, de créer des emplois et de réduire la dépendance à l’égard de la France, ancienne puissance coloniale.
La fin d’un dirigeant, pas d’un système ?
Selon certains analystes, l’élection pourrait toutefois marquer une rupture moins marquée avec l’époque de la dynastie Bongo qu’elle ne le semblait initialement.
Les campagnes des sept autres candidats ont été plus modérées que celle d’Oligui Nguema, et le président par intérim a reçu le soutien de presque tous les horizons politiques.
Alain Claude Bilie-By-Nze est considéré comme le seul autre candidat ayant un certain poids politique.
Fred Kapabi, consultant politique indépendant, explique : « L’objectif n’était pas de mettre fin à un système. L’objectif était de mettre fin à un régime. Ali Bongo avait donc un régime. Son régime, son gouvernement, c’est la « Jeune Équipe » (son cercle intime). Le coup d’État qui a eu lieu n’avait pas pour objectif de mettre fin à la dynastie PDG. C’est pourquoi, après avoir renversé Ali Bongo et son régime, on constate un retour massif des partisans du PDG. »
Le parti politique de Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG), a annoncé son soutien à Oligui Nguema la semaine dernière.