Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a déclaré avoir eu connaissance de « renseignements crédibles » selon lesquels le Rwanda aurait un plan d’attaque contre son pays, dont les forces armées ont combattu des rebelles soutenus par le Rwanda en République démocratique du Congo voisine.
Il n’a pas donné plus de détails sur ce plan présumé, rejeté par le Rwanda, et a déclaré espérer que le problème pourrait être résolu par le dialogue.
« Nous savons qu’il a un plan d’attaque contre le Burundi », a déclaré Ndayishimiye à la BBC lors d’une interview, faisant référence au président rwandais Paul Kagame.
« Les Burundais n’accepteront pas d’être tués comme des Congolais le sont. Les Burundais sont des combattants », a-t-il déclaré.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a qualifié cette déclaration de « malheureuse », ajoutant dans un message sur X que les deux pays étaient en discussion et avaient convenu de la nécessité d’une désescalade militaire et verbale.
Les propos de Ndayishimiye ont souligné les enjeux régionaux du conflit dans l’est du Congo, où l’avancée des rebelles du M23 depuis janvier a conquis de vastes territoires et fait des milliers de morts.
La guerre dans l’est du Congo, de 1998 à 2003, a mobilisé plus d’une demi-douzaine d’armées étrangères.
Cette fois, le Rwanda a envoyé des armes et des troupes pour soutenir le M23, selon les Nations Unies, tandis que les troupes burundaises combattent aux côtés des forces congolaises.
Le Rwanda nie soutenir le M23, affirmant que ses forces agissent en état de légitime défense contre l’armée congolaise et les milices hostiles à Kigali.
Le Burundi a déployé des troupes au Congo depuis des années pour traquer les rebelles burundais. Il a retiré la plupart de ses 12 000 soldats du Congo en février, ont indiqué à Reuters un officier burundais et des sources diplomatiques.
Des responsables burundais et rwandais se sont rencontrés à plusieurs reprises ces dernières semaines et ont convenu que l’armée rwandaise et le M23 n’occuperaient pas le territoire congolais d’Uvira, proche de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, selon quatre sources au courant des discussions.
Les deux pays ont confirmé que des rencontres avaient eu lieu, sans entrer dans les détails.