Depuis près d’une semaine, les stations-service du Niger manquent de carburant premium pour répondre à la demande locale.
En conséquence, de longues files d’attente de voitures et de motos se forment devant celles qui en ont.
Le carburant est rationné par la Société nigérienne des pétroles (SONIDEP), ce qui, selon certains, ne facilite pas leur quotidien.
Moussa Kassou raconte qu’il a roulé jusqu’au quartier de Boukoki à Niamey, la capitale, pour finalement se faire dire qu’il n’y avait plus d’essence.
« On vient de m’appeler pour me dire de venir à Wadata. Quelqu’un avec un litre d’essence. Pour deux ou trois litres, il faut gaspiller un litre et demi, c’est un cauchemar », confie-t-il.
Vivre une pénurie de carburant est une expérience inhabituelle pour les Nigériens. Pays riche en pétrole, sa première raffinerie a été construite en 2011.
Aujourd’hui, en raison de plusieurs facteurs, le pays ne parvient pas à satisfaire la demande nationale, estimée à plus de deux millions de litres par jour.
Certains s’inquiètent du manque de transparence dans la gestion du carburant.
« Nous manquons d’informations à ce sujet, car les autorités, pourtant tenues de nous fournir des explications complètes, ne le font pas. Nous sommes désemparés. Nous n’avons pas d’informations concrètes », explique Assoumane Hamadou Souley, un habitant de Niamey.
Si la SONIDEP impute la situation à une rupture de stock, cet argument est rejeté par les transporteurs, les plus touchés.
Outre la pénurie de carburant, ils voient leur clientèle diminuer.
Le Syndicat des chauffeurs de taxi et de transport urbain (SYNCTAXITU) estime que l’État devrait augmenter sa production quotidienne pour répondre à la demande.
« Nous pensons que l’État doit faire un pas en avant en termes de production, car si on nous dit qu’il y a 25 camions pour la ville de Niamey, je ne pense pas que ce soit suffisant », déclare son secrétaire général, Agali Ibrahim.
« Aujourd’hui, dès qu’on arrête la contrebande de pétrole, tout le monde va à la pompe. Et quand tout le monde est à la pompe, il n’y a plus assez. »
Le nombre de camions-citernes devrait passer de 24 à 100 par jour rien que dans la capitale.
Les organisations appellent également le gouvernement à ouvrir les frontières avec le Bénin et le Nigéria pour accéder à des approvisionnements temporaires.