En République démocratique du Congo (RDC), des mouvements citoyens et des partis d’opposition se sont associés pour lancer une campagne de sensibilisation intitulée « Patriotes engagés ».
Armés de mégaphones et d’une détermination sans faille, ils marchent dans les rues de la ville de Goma, à l’est du pays, exhortant les gens à dire non au projet d’amendement de la constitution.
« La priorité pour le Congo est d’avoir la paix, la sécurité, une bonne gouvernance, un coût de la vie abordable, des infrastructures et la sécurité. La priorité pour le Congo n’est pas la constitution. Ce n’est pas le problème, le problème est la mauvaise gouvernance », a déclaré l’activiste Espoir Ngalukiye.
Cette campagne menée par des jeunes, qui prend racine dans les rues de la ville, met en évidence les tensions entre le désir de changement politique et le besoin urgent de mettre fin à la guerre en cours.
Les habitants locaux semblent partager le même avis que les manifestants.
La commerçante Aminah Mugisho a déclaré que, pour elle, la constitution n’a aucune importance pour le moment.
« Ce qui compte le plus, c’est de nous aider à rétablir la sécurité et de régler le problème du taux de change du dollar. C’est ce qui nous intéresse. Nous avons besoin que le taux du dollar baisse. C’est ce qui est important. »
Le projet d’amendement constitutionnel, annoncé par le président Félix Tshisekedi en octobre, a suscité une forte opposition dans tout le pays.
Son parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ainsi que ses proches alliés, tentent de rassurer la population.
« Nous sommes dans notre droit d’élaborer une nouvelle constitution au format congolais. Quand vous lirez le raisonnement qui sous-tend la constitution de 2006 et son préambule, vous comprendrez que ce n’est plus un document qui doit régir les Congolais d’aujourd’hui », a déclaré Georges Yalala, militant de l’UDPS.
Le président congolais a déclaré aujourd’hui vouloir une constitution « adaptée aux réalités » de la RDC et a annoncé la création d’une commission pour rédiger le nouveau texte.
A Goma, le débat se déroule dans le contexte de la guerre au Nord-Kivu, où le groupe rebelle M23 continue de semer la terreur.
Ce contexte a aggravé les tensions, certains accusant le gouvernement de privilégier la politique intérieure au détriment de la sécurité nationale.