La République Centrafricaine ou la RCA en abréviation est un pays de l’Afrique centrale limité à l’Ouest par le Cameroun et à l’Est par les deux Soudans. Un pays verdoyant avec une jeunesse dynamique et majoritaire au sein de la population.
L’âge médian de sa population se situe autour de 19 ans, soit une population deux fois plus jeune que celle de la France son ancienne puissance coloniale.
La jeunesse centrafricaine, ou les citoyens de ce pays se situant entre l’adolescence et l’âge mûr, est une jeunesse qui se cherche et qui essaie de se faire le chemin vers un avenir meilleur loin de ce qu’elle a héritée comme situation.
Les multiples crises qu’a traversées le pays pendant et après la colonisation, ont beaucoup impacté la jeunesse centrafricaine. Mais la récente crise qui secoue encore le pays a changé la donne, et on assiste à l’émergence d’une nouvelle catégorie de la jeunesse dans le pays. Qu’est-ce qui a changé ?
Le développement actuel au sein de la jeunesse centrafricaine est surtout politique. Une analyse permet de voir dans les lignes qui suivent d’une manière non exhaustive, les limites et les atouts de cette jeunesse longtemps inexistante.
Les freins au développement de la jeune centrafricaine
Le traumatisme de la guerre
La jeunesse centrafricaine est une jeunesse très affectée par la guerre. Presque tous les jeunes de la république centrafricaine ont connu au minimum deux coup d’Etat, sans compter les multiples mutineries et les conflits intercommunautaires. Les tueries, les cas des viols, les destructions des biens publics et privés et les déplacements forcés sont ancrés dans le quotidien du jeune centrafricain.
Tout cela a un important impact négatif sur l’inconscient du jeune centrafricain. Ces fléaux ont inscrit une sorte de capacité de réaction violente dans la tête de ces jeunes vis-à-vis des problèmes sociopolitique et économique.
Ce qui les poussent à réagir presque tout le temps a l’extrême et à recourir à la violence. Comme cela n’est pas un comportement inné, un programme psychologique à travers des sensibilisations est nécessaire pour venir à bout de ce problème.
La dépendance excessive et manque de confiance en soi
Une grande majorité des jeunes centrafricains ne quitte jamais la maison familiale pour expérimenter la vie ailleurs. Aucune statistique n’est disponible pour valider cette affirmation mais, il semblerait que plus de 90% de ces jeunes n’ont jamais traverser la frontière du pays.
Un jeune centrafricain typique finit ses études, s’il a la chance d’y accéder, et fonde sa famille chez ses parents a leur charge. Il y fait ses enfants et les enfants à leurs tours répètent le processus et ainsi de suite.
Et cela a une conséquence fâcheuse sur ces parents. Selon une analyse de l’honorable M. ZIGUELE, membre de la commission finance à l’assemble nationale, 80% des retraités centrafricains meurent 10 ans après leur départ à la retraite, et souvent dans l’atrocité car ils ne sont pas capables de subvenir à leurs besoins. Ils ne reçoivent que 150.000f CFA comme pension mensuelle après 40 ans de service.
Cette dépendance sur les parents empêche également le jeune lui-même à découvrir ses potentialités et à les exploiter pour contribuer au développement de la société et au bien-être de ses parents. Les parents doivent donc encourager cette jeunesse à s’émanciper et à conduire lui-même sa destiné en explorant d’autres cieux librement.
La manipulation politique et communautaire
La jeunesse centrafricaine est largement localisée dans l’arrière-pays. Une faible majorité mais exponentiellement croissante réside dans la capitale, soit pour les études soit pour échapper aux affrontements armés récurrents dans la province. Un déplacement massif et réel de ces jeunes est constaté depuis un moment des provinces vers la capitale pour les raisons citées ci haut.
Cette jeunesse ne dispose pas de structures et de bâtiments adéquats pour sa formation et manque cruellement des formateurs compétents pour répondre à ses attentes. L’effondrement du système éducatif du pays dû aux crises et le manque de volonté politique pour une éducation nationale adaptée font que cette jeunesse est reste majoritairement analphabète. Ce qui en fait une bombe à retardement. Cette ignorance manifeste facilite les manipulations de tout bord et les politiciens véreux en sont les premiers bénéficiaires.
L’inégalité entre les jeunes centrafricains
L’inégalité parmi les jeunes de la RCA est vraiment énorme. Il est difficile de trouver un jeune à la fois éduqué et financièrement stable. C’est l’un ou l’autre, pas les deux au même moment !
Ceux qui sont dans la capitale se basent beaucoup plus sur les études, et ceux qui sont en province se focalisent sur le commerce et les aspects économiques, ce qui est logique vu que la seule université du pays se localise à Bangui, dans la capitale. Ces inégalités créent un fossé entre ces jeunes qui parlent donc deux langages différents.
Par ailleurs le problème du népotisme et du favoritisme accentue d’une façon non négligeable cet aspect. Il suffit d’avoir un nom connu ou appartenir à une communauté particulière pour passer ou être bloqué devant une situation de routine. Il est primordial que l’Etat rétablisse un équilibre entre ces jeunes pour leurs permettre de partir sur les mêmes bases et d’avoir la même chance.
Malgré tous ces blocages, la jeunesse centrafricaine n’est pas totalement à la marge du développement de son pays. La crise que traverse actuellement le pays a réveillé quelque chose en cette jeunesse qui mérite une réflexion.
Les atouts d’une jeunesse qui se veut compétitive
La prise de consciente et la maturité politique des jeunes centrafricains
Depuis quelques années, une prise de conscience a commencé à naitre au sein de la jeunesse centrafricaine. Cela est directement visible par la baisse du banditisme et la difficulté des groupes politico-militaires à avoir des nouvelles recrues.
Les jeunes centrafricains s’organisent désormais en groupements et associations pour discuter de leur avenir mais aussi pour chercher des solutions aux différents problèmes de leurs communautés respectives. Ils mènent parfois par leur propre moyen, des campagnes de sensibilisation au bénéfice de leurs pairs et de la population en général.
Le Conseil National de la Jeunesse (CNJ), appareil central des organisations de la jeunesse centrafricaine, en est l’incarnation de ce changement de mentalité à travers ces multiples actions durant ces cinq dernières années. Il est également important de souligner le retour massif des élèves dans les salles de classe malgré les multiples obstacles à leur épanouissement éducatif.
Le dévouement dans l’éducation
L’éducation est la clé du développement de toute nation et la jeunesse centrafricaine est une jeunesse qui aime les études malgré le taux d’analphabétisation élevé au sein de la population qui la compose. Il est à noter que ce taux ainsi élevé est expliqué non pas par manque d’engagement de cette jeunesse mais plutôt par manque de moyens et de volonté politique gouvernementale.
Par exemple dans certaines localités du pays, les enfants parcourent 30km en aller-retour pour se rendre à l’école dans les rares villages qui en disposent. D’autre part, tout nouveau bachelier résidant en province et qui souhaite poursuivre ses études universitaires doit quitter sa famille et ses proches pour venir s’installer dans la capitale, un monde nouveau et inconnu pour lui.
Dans certaines localités qui manque d’enseignants, les élèves des classes supérieures sont missionnés pour enseigner leurs cadets des classes inferieures et ils le font avec efficacité. La jeunesse centrafricaine est également capable de faire des longues études et est polyvalente.
Avec cette énergie débordante et cet enthousiasme reconnu, une bonne politique sur le plan éducationnel fera d’elle une transformatrice et une locomotrice pour l’émergence du pays.
La créativité et le développement professionnel
La jeunesse centrafricaine est de plus en plus à la recherche de l’excellence et du professionnalisme. Beaucoup de jeunes se lancent dans le secteur formel et créent leurs entreprises à partir de presque rien. Il est souhaitable de souligner que le secteur de commerce du pays est monopolisé par les étrangers et c’est un secteur peut règlementer, mais très compétitif.
La crise de la COVID-19 a permis à certains jeunes de découvrir leur compétence dans le domaine de la mécanique en créant un dispositif de lavage de mains et d’autres outils. Un groupe de jeunes ont également commencé à poser les bases de la robotique dans le pays et travaillent sur un modèle d’un système de défense automatisé pour sécuriser les frontières du pays.
Ces jeunes ont de même appris à voyager un peu partout dans le monde à la recherche d’opportunités des investissements et rapatrient des capitaux et des technologies pour contribuer au développement local.
En somme cette jeunesse centrafricaine est pleine de ressources et a beaucoup à offrir à son pays. Toutefois cette jeunesse se considère orpheline et abandonnée à lui-même, ce qui en fait une bombe à retardement qu’il faut désamorcer au plus vite. Une attention particulière est nécessaire à son endroit pour l’aider à se valoriser et à se mettre pleinement au service de l’intérêt général.
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