Un candidat de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC) a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle contre la victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle du pays.
Selon les chiffres provisoires de la commission électorale (CENI), le président sortant Félix Tshisekedi a remporté l’élection avec plus de 73% des voix, devant les 25 autres candidats.
Théodore Ngoy, arrivé dernier à l’élection présidentielle, a déposé la requête juste avant l’expiration du délai. Il est crédité par la Céni de 0,02 % des voix et 4 139 voix.
Ngoy faisait partie des candidats déçus qui avaient deux jours pour faire appel. Le délai a expiré mercredi soir, et un seul candidat a finalement fait appel devant la Cour constitutionnelle. La Cour dispose désormais de sept jours pour examiner cet appel et rendre sa décision.
L’opposition, qui a qualifié l’élection de simulacre, affirme n’avoir aucune confiance dans le tribunal ou dans la Ceni, qui, selon elle, est inféodé au gouvernement. Ngoy, avocat, professeur et pasteur qui s’est déjà présenté à l’élection présidentielle de 2018, souhaite l’annulation de l’élection.
« J’ai pensé que les atteintes portées à la démocratie, aux droits de l’homme et à l’Etat de droit ne devaient pas être confirmées par la Cour sans que la Céni ait à se justifier », a-t-il déclaré à RFI.
La Cour constitutionnelle de la RDC devrait confirmer les résultats provisoires le 10 janvier. Tshisekedi, 60 ans, est arrivé au pouvoir pour la première fois en janvier 2019 après une élection contestée que de nombreux observateurs ont déclaré qu’il avait en fait perdue.
Martin Fayulu – qui dit avoir été privé de la dernière élection présidentielle en 2018 – a également participé au scrutin de cette année, mais a finalement remporté environ cinq pour cent des voix.
Les 20 candidats restants, dont Denis Mukwege, qui a remporté un prix Nobel de la paix pour son travail auprès des femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre, ont été interrogés autour d’un pour cent ou moins.
Craignant des troubles à cause des résultats du scrutin, les autorités congolaises affirment avoir renforcé les mesures de sécurité pour empêcher un effondrement de l’ordre public.