La commercialisation du pétrole brut nigérien sur le marché international débutera en janvier, a annoncé le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire qui dirige cet Etat sous sanctions régionales depuis un coup d’État en juillet.
« Le transport du brut est en cours vers l’océan Atlantique » et « en janvier prochain (…) on peut espérer les premières libérations de barils de brut nigérien », a déclaré le général Abdourahamane Tiani dans une interview publique à la télévision.
Sur les « 90.000 barils » produits « par jour » qui seront acheminés vers le Bénin, le Niger percevra 25,4% des recettes soit celles de « 22.860 barils par jour », a-t-il précisé.
Le pétrole brut sera acheminé d’Agadem (sud-est) vers le Bénin voisin par un pipeline géant mis en service début novembre par le premier ministre civil nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine.
Les frontières entre le Niger et le Bénin sont fermées depuis l’application de lourdes sanctions régionales imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en réaction au coup d’État du 26 juillet.
Grâce à cet oléoduc de près de 2 000 km de long, le Niger, l’un des États les plus pauvres au monde, pourra pour la première fois vendre son pétrole brut sur le marché international, via le port de Sèmè au Bénin.
Une deuxième raffinerie
Selon le gouvernement nigérien, six milliards de dollars ont été investis, dont 4 milliards pour développer les gisements pétroliers (gisement d’Agadem) et 2,3 milliards pour la construction de l’oléoduc.
Ces investissements ont permis de porter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés.
L’or noir est extrait par la China National Petroleum Corporation (CNPC).
Depuis 2011, le Niger raffine quelque 20 000 barils par jour, principalement du diesel et de l’essence, à Zinder, dans le centre-est du pays.
Le général Tiani a également annoncé la construction d’une deuxième raffinerie avec le soutien de partenaires extérieurs, sans donner de détails sur le projet.
Officiellement, les réserves du Niger « s’élèvent à environ deux milliards de barils », a-t-il déclaré.
Selon les projections officielles, le pays produira 200 000 barils par jour en 2026.