L’opposant sénégalais incarcéré Ousmane Sonko, dont la candidature à l’élection présidentielle de 2024 est incertaine, a mis fin à la grève de la faim qu’il entame depuis la mi-octobre, ont annoncé deux responsables de son parti qui lui ont rendu visite en prison.
« Il a suspendu pour l’instant l’usage de cette arme », a indiqué le député Guy Marius Sagna dans un message transmis à l’AFP.
Habib Sy, responsable de la coalition d’opposition, a également publié sur sa page Facebook un texte authentifié confirmant l’information. « En tout état de cause, il les reprendra, en fonction du contexte », a-t-il ajouté.
Les deux hommes ont déclaré que M. Sonko était « en excellente forme » et de bonne humeur. M. Sonko avait été admis aux soins intensifs dans un hôpital de Dakar après avoir perdu connaissance fin octobre et se trouvait alors dans un état « très faible », selon ses avocats.
« Sonko reste notre seul et unique candidat », a déclaré M. Sagna.
Cependant, vendredi, la Cour suprême du Sénégal a annulé un arrêt qui avait remis M. Sonko dans la course à la présidence en annulant sa radiation des listes électorales suite à sa condamnation dans une affaire de vice.
L’affaire devrait être rejugée à une date qui n’a pas encore été annoncée, au moment où le leader de l’opposition se lance dans une course contre la montre pour obtenir les parrainages dont il a besoin pour se présenter comme candidat à la présidentielle.
Depuis dimanche, le parti de M. Sonko, Pastef, appelle à soutenir Bassirou Diomaye Faye, également derrière les barreaux. « Parrainer Diomaye, c’est parrainer Sonko », affirme un parti de campagne. Cependant, le parti continue d’affirmer que la candidature d’Ousmane Sonko est un plan A.
M. Sonko, 49 ans, arrivé troisième à la dernière élection présidentielle, a été reconnu coupable le 1er juin de débauche sur mineure et condamné à deux ans de prison. Ayant refusé de comparaître au procès, qu’il a dénoncé comme un complot visant à l’exclure du scrutin, il a été condamné par contumace. Sa condamnation a déclenché les troubles les plus meurtriers au Sénégal depuis de nombreuses années.
Il a été incarcéré fin juillet pour d’autres chefs d’accusation, notamment d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et d’atteinte à la sécurité de l’État.