Un militant de l’opposition au Zimbabwe a été retrouvé mort après avoir été enlevé alors qu’il faisait campagne à l’approche d’élections partielles, a annoncé lundi son parti.
Il s’agit du troisième incident ces dernières semaines dénoncé par la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), le plus grand groupe d’opposition du pays, qui accuse le parti au pouvoir Zanu-PF de mener une vaste campagne d’intimidation contre ses partisans.
Fin octobre et début novembre, le CCC a annoncé qu’un de ses députés et un ancien député avaient été enlevés à Harare, torturés puis retrouvés nus et blessés dans le cas du premier, et la tête rasée dans le cas du dernier.
Le CCC a indiqué lundi que le corps de Tapfumanei Masaya, enlevé en plein jour par des hommes armés samedi dernier à Harare, avait été retrouvé en périphérie de la capitale.
« Nous appelons la police à enquêter sur ce crime odieux et à traduire les auteurs en justice », a déclaré le parti sur X (anciennement Twitter).
La police a confirmé qu’un corps avait été retrouvé, sans confirmer son identité, qui, selon elle, n’avait pas encore été établie.
Les élections contestées du mois d’août ont ramené au pouvoir le président Emmerson Mnangagwa.
Le Parlement a depuis déclaré vacants les sièges de 15 députés élus du CCC, qui ont dénoncé la décision comme étant « frauduleuse », et des élections partielles sont prévues en décembre pour les pourvoir.
Tapfumanei Masaya faisait campagne pour un candidat du CCC à Mabvuku, une banlieue de Harare, lorsqu’il a été contraint de monter dans un véhicule, selon son parti.
L’annulation « illégale » et « frauduleuse » des élections de nos députés « a conduit à (sa) mort », a écrit le CCC sur les réseaux sociaux. En août, le leader du CCC, Nelson Chamisa, 45 ans, a été battu par le président Mnangagwa, 81 ans, lors d’élections générales qui ont également donné au Zanu-PF une majorité au Parlement.
Selon les observateurs internationaux, ces élections n’ont pas respecté les normes démocratiques. Les prochaines élections partielles pourraient donner au Zanu-PF, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, une majorité des deux tiers au Parlement, nécessaire pour amender la Constitution.
Selon certains analystes, le Zanu-PF pourrait en profiter pour permettre à M. Mnangagwa, arrivé au pouvoir après le coup d’État qui a renversé le président Robert Mugabe en 2017, de se maintenir au pouvoir au-delà de 2028.