Le peuple gabonais vote samedi pour décider s’il accordera un troisième mandat au président Ali Bongo Ondimba, face à Albert Ondo Ossa, son plus sérieux rival, derrière lequel l’essentiel de l’opposition s’est tardivement rangé.
Quatorze candidats sont en lice pour cette élection présidentielle, avec un peu moins de 850 000 électeurs inscrits sur une population de 2,3 millions d’habitants également appelés à voter aux élections législatives et municipales, le tout en un seul tour de scrutin.
A midi, des dizaines d’électeurs attendaient devant les bureaux de vote du centre de Libreville, dont les rues, décorées aux couleurs du seul camp Bongo, étaient étonnamment presque désertes pour un samedi.
Ces élections se déroulent en l’absence de médias étrangers, qui se sont vu refuser l’accréditation ou l’entrée dans le pays, comme l’a dénoncé vendredi Reporters sans frontières (RSF), et sans observateurs internationaux, africains et européens.
M. Ondo Ossa promet d’« évincer » du pouvoir le président et son tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) par les urnes, et de mettre fin à une « dynastie Bongo » au pouvoir depuis plus de 55 ans, et que l’opposition accuse de mauvaise gouvernance et de « corruption ».
Ali Bongo, président pendant 14 ans, a été élu pour la première fois en 2009 à la suite du décès de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans.
En milieu de matinée, M. Ondo Ossa dénonçait déjà la « malveillance » de l’opposition sur son compte Facebook, affirmant que les bulletins de vote de cinq candidats de l’opposition qui s’étaient officiellement retirés en sa faveur étaient toujours présents dans certains bureaux de vote, ou que son propre absent chez les autres.
Interrogé, le Centre gabonais des élections (CGE), l’organisme qui organise le scrutin, a refusé de répondre et a renvoyé l’AFP vers les responsables des bureaux de vote incriminés par l’opposition pour commentaires.