Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), réunis lors de leur sommet à Johannesburg, ont annoncé jeudi un élargissement « historique » du bloc des pays émergents, avec l’intégration de six nouveaux membres, dont l’Iran, à partir de janvier.
L’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis rejoignent également le groupe, qui vise à accroître son influence dans le monde, a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Le président chinois Xi Jinping a salué cet « élargissement historique » et prédit un « avenir radieux pour les Brics ». Pékin, poids lourd économique du bloc, s’est montré favorable à cette expansion, qui était au centre du 15e sommet, qui s’est ouvert mardi et s’achève ce soir.
Aucune information n’a été dévoilée sur le contenu des discussions, les soutiens apportés ou les critères retenus dans le choix stratégique des nouveaux entrants. Les négociations se sont déroulées à huis clos lors d’une séance plénière mercredi et lors de plusieurs réunions bilatérales.
Une quarantaine de pays du monde entier ont demandé à devenir membres ou ont exprimé leur intérêt à le faire. Un signe de l’influence croissante des pays émergents sur la scène mondiale, selon le « club des cinq », qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population mondiale.
Immédiatement après cette annonce, Téhéran a salué sur X (anciennement Twitter) « un succès stratégique pour la politique étrangère du pays ».
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a évoqué « un moment important » pour son pays. « L’Éthiopie est prête à coopérer avec tous pour un ordre mondial inclusif et prospère », a-t-il posté sur les réseaux sociaux.
Les Émirats arabes unis ont également salué cet accord, le président Mohammed ben Zayed affirmant qu’il « respecte la vision des dirigeants des Brics ».
Il en va de même pour l’Egypte, qui s’est dite impatiente de « faire entendre la voix des pays du Sud ».
Alliance hétérogène, les Brics ont en commun leur exigence d’un équilibre mondial plus inclusif, notamment au regard de l’influence des États-Unis et de l’Union européenne.
Notant que « nous nous dirigeons vers un monde multipolaire », le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à une refonte des institutions multilatérales « dépassées », qui doivent refléter « les réalités économiques d’aujourd’hui ».