Le principal parti d’opposition sud-africain a accusé son principal rival de la gauche radicale d’inciter à la haine en chantant un célèbre chant anti-apartheid controversé et en fermant la porte à toute large coalition avant les élections de l’année prochaine.
C’est lors d’un rassemblement samedi que Julius Malema, leader des Economic Freedom Fighters (EFF), a chanté « Kill the Boer, the Farmer » devant quelque 90 000 supporters en liesse dans un stade bondé de Soweto.
Les Boers sont les descendants des premiers colons hollandais.
« Voici un homme déterminé à déclencher une guerre civile », a accusé John Steenhuisen, chef de file de l’Alliance démocratique (DA) d’inspiration libérale. Il a décrit Julius Malema – « Juju », comme l’appellent les Sud-Africains – comme un « tyran assoiffé de sang » déterminé à inciter au « meurtre de masse ».
Le parti Economic Freedom Fighters (EFF) n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
l’Alliance démocratique (DA) envisage de porter plainte contre le charismatique et volontiers provocateur M. Malema, 42 ans. Coiffé de son indestructible béret rouge, ce dernier a longuement levé le poing samedi sur une scène surélevée, dans un tourbillon de confettis rouge et or.
Ce grand spectacle, destiné à célébrer les dix ans de son mouvement, a également pris la forme d’une démonstration de force à moins d’un an d’élections cruciales où l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, pourrait pour la première fois perdre sa majorité parlementaire. et donc la présidence.
Alliance rejetée
Ces derniers résultats sont en baisse alors que les partis d’opposition recherchent activement des stratégies d’alliance pour déloger l’ANC en 2024.
Julius Malema s’est récemment dit prêt à rejoindre une coalition avec le DA, qui dirige un groupe de six petits partis. Mais John Steenhuisen l’a exclu la semaine dernière, affirmant que l’EFF ne partageait pas les « valeurs et principes » de la coalition.
Toute perspective de rapprochement, au moins au niveau national, semblait écartée lundi, John Steenhuisen ayant également qualifié l’EFF d’« ennemi politique numéro un ».
Le DA, encore largement perçu comme un parti blanc, pourrait recueillir 16% des suffrages selon un récent sondage, contre 13% pour l’EFF, qui prône notamment une réforme agraire favorable aux Sud-Africains noirs.