Le Centre électoral gabonais (CGE) a publié lundi une liste de 19 candidats à l’élection présidentielle prévue le 26 août. L’actuel président Ali Bongo Ondimba reste le favori pour l’emporter.
La CGE a confirmé les 19 candidatures sur 27 déposées, soit cinq de plus qu’en 2016, mais quatre de moins qu’en 2009. Parmi les principales figures de l’opposition figurent Alexandre Barro Chambrier du parti Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) et la cheffe de l’Union nationale Paulette Missambo.
Alors que l’opposition reste divisée, n’ayant pas réussi à s’entendre sur un candidat unique pour défier Bongo, Barro Chambrier et Missambo font partie des membres de l’opposition qui ont uni leurs forces au sein de la coalition Alternance 2023. La coalition espère présenter un candidat unique avant le 26 août.
Pour l’instant, Bongo semble le plus susceptible de remporter un troisième mandat.
Le dirigeant de 64 ans a été élu pour la première fois en 2009, à la suite du décès de son père Omar Bongo Ondimba après 41 ans au pouvoir. Bongo a remporté un second mandat lors d’élections contestées en 2016.
Législation et élections locales
Le Parti démocratique gabonais de Bongo détient de fortes majorités au parlement gabonais, ce qui le place en tête des élections législatives et locales également prévues le 26 août.
A cinq semaines du scrutin, la pré-campagne est lancée depuis quelques semaines et Alternance 2023 s’est mobilisée pour protester contre un récent amendement du code électoral.
Ils dénoncent notamment la mise en place d’un maximum de trois observateurs par bureau de vote, alors que la précédente loi électorale permettait à chaque candidat de désigner un représentant par bureau. Ces trois observateurs sont désignés « en nombre égal » : un par la majorité, un par l’opposition et un par les candidats indépendants.
Autre pomme de discorde, la suppression de l’enveloppe dans laquelle étaient placés les bulletins de vote rejetés et qui était jointe à l’enveloppe contenant le bulletin de vote du candidat de son choix.
Alexandre Barro Chambrier affirme que la vérification du contenu des deux enveloppes lors du dépouillement « a permis de s’assurer qu’il n’y avait pas de trafic illicite ou d’achat de la conscience des personnes à la sortie des bureaux de vote » et dénonce la suppression d’un « garantie » contre les « fraudes ».
Changement constitutionnel
En février, une instance de concertation, boudée par les principaux leaders de l’opposition, a conduit à une modification de la Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et ramenant le scrutin à un seul tour.
Ses détracteurs y ont dénoncé une manœuvre destinée, à cinq mois des élections, à faciliter la réélection d’Ali Bongo à la majorité relative.