Les défenseurs de l’environnement en Afrique du Sud célèbrent la Journée mondiale du rhinocéros dans le contexte d’un braconnage incessant, le pays restant à la fois un refuge et un champ de bataille pour cette espèce emblématique.
Dans la réserve de Dinokeng, qui abrite une population florissante de rhinocéros, des mesures de sécurité strictes sont en place, mais leurs détails restent secrets afin d’empêcher les braconniers d’exploiter les vulnérabilités. En moyenne, un rhinocéros est encore tué chaque jour en Afrique du Sud, ce qui souligne l’ampleur de la menace.
Le surveillant de la faune sauvage Marius Fuls a lancé un appel émouvant au public, appelant à soutenir les gardes forestiers en première ligne plutôt qu’à nourrir des attentes irréalistes.
« S’il vous plaît, s’il vous plaît, ne vous attendez pas à ce que les gardes forestiers se contentent d’aller abattre les braconniers. Ce n’est pas quelque chose qu’ils ont besoin d’entendre. Et s’il vous plaît, ne dites pas à un garde forestier que nous ne gagnerons pas cette guerre. Si nous, défenseurs de l’environnement, cessons d’y croire, nous avons perdu la bataille. Nous sommes la dernière ligne verte qui nous sépare de l’extinction des rhinocéros », a déclaré Fuls.
L’Afrique du Sud abrite les plus grandes populations de rhinocéros noirs et blancs au monde – environ 2 000 et 12 000 à 13 000 respectivement – ce qui en fait un bastion mondial pour l’espèce. Mais ce statut fait également du pays une cible de choix pour les organisations criminelles qui alimentent le commerce illégal de cornes.
Gillian Rhodes, de la Peace Parks Foundation, affirme que si le bilan de l’Afrique du Sud en matière de conservation est mondialement reconnu, il a un prix.
« L’Afrique du Sud est réputée pour son excellence en matière de conservation… et, de ce fait, nous abritons encore certaines des plus importantes populations de rhinocéros au monde, tant blancs que noirs. Mais en raison de ce succès, nous sommes devenus la cible du braconnage et du crime organisé », a-t-elle expliqué.
Selon l’International Rhino Foundation, il reste environ 26 700 rhinocéros à l’état sauvage dans le monde. Les défenseurs de l’environnement sud-africains soulignent que leur rôle de « gardiens » de l’espèce est essentiel pour prévenir son extinction.
Malgré les défis, ils gardent espoir que l’engagement communautaire, la coopération internationale et une vigilance sans faille assureront la sécurité des animaux pour les générations à venir.