Le Département sud-africain des relations internationales et de la coopération (DIRCO) a fermement rejeté le dernier rapport américain sur les droits de l’homme concernant l’Afrique du Sud, le qualifiant d’inexact, de partial et de déformation de la réalité constitutionnelle du pays.
Ce document de 21 pages, publié par Washington cette semaine, affirme que la situation des droits de l’homme en Afrique du Sud s’est « considérablement dégradée », citant des expropriations de terres d’Afrikaners, des « abus contre les minorités raciales » et des exécutions extrajudiciaires présumées dans des provinces comme le KwaZulu-Natal. Le DIRCO a rejeté ces affirmations, les jugeant trompeuses, soulignant que les suspects sont officiellement traduits en justice et que le rapport s’appuie sur des « récits discrédités ».
Le département a également critiqué les États-Unis pour avoir rendu des jugements sur d’autres pays tout en refusant eux-mêmes la supervision de mécanismes internationaux comme le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. L’étude a souligné les problèmes non résolus des États-Unis en matière de droits humains, notamment les inégalités raciales et la violence systémique.
L’analyste des relations internationales Zimkhita Nene a fait écho à ce point, affirmant que cette critique révélait une incohérence flagrante :
« Il s’agit d’une pratique de deux poids, deux mesures, dans des proportions considérables. La Constitution sud-africaine est conforme aux normes internationales et va plus loin en incluant les droits socio-économiques pour remédier aux injustices historiques. Aux États-Unis, des mouvements tels que Black Lives Matter et Say Their Names dénoncent la violence institutionnalisée visant spécifiquement les personnes de couleur.»
Les relations entre Pretoria et Washington sont restées tendues, notamment depuis que l’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice pour violations présumées de la Convention sur le génocide à Gaza. Les tensions se sont aggravées sous la présidence de Donald Trump, lorsque les États-Unis ont réduit leur aide à l’Afrique du Sud et expulsé son ambassadeur suite aux critiques de la politique américaine.
Le ministre des Affaires étrangères Ronald Lamola a récemment averti que l’ingérence répétée des États-Unis dans les affaires intérieures de l’Afrique du Sud avait « déprimé » les relations bilatérales.