Lisbonne riposte après que la Guinée-Bissau a brutalement expulsé des équipes de reportage de l’agence de presse publique portugaise Lusa et de deux antennes africaines de la radiotélévision publique RTP.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques croissantes en Guinée-Bissau, à l’approche des élections présidentielles et législatives reportées, désormais prévues pour le 23 novembre.
Le ministère portugais des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur de Guinée-Bissau à Lisbonne pour des explications urgentes, une réunion étant prévue samedi.
Pour l’instant, aucune raison officielle n’a été donnée par les deux gouvernements. Un décret publié vendredi ordonnait aux journalistes de quitter le pays avant le 19 août.
Le président Umaro Sissoco Embalo, ancien général de l’armée, a été critiqué après avoir annoncé en mars qu’il briguerait un second mandat. Cette décision est revenue sur ses promesses antérieures de démissionner et a déclenché un conflit constitutionnel. Les dirigeants de l’opposition affirment que son mandat a pris fin en février, ce qui fait craindre des troubles dans ce pays d’Afrique de l’Ouest sujet aux coups d’État.
Le 7 août, Embalo a nommé Braima Camara au poste de Premier ministre, le troisième depuis son entrée en fonction en 2020.
Plus tôt cette année, une mission de la CEDEAO chargée de contribuer à la médiation du processus électoral a été contrainte de se retirer, affirmant qu’Embalo avait menacé d’expulser la délégation.