Le Togo organise jeudi des élections municipales, les premières depuis la réforme constitutionnelle qui a instauré le pouvoir à vie de Faure Gnassingbé, dirigeant de longue date.
Les électeurs devraient élire les dirigeants des 117 municipalités du pays. Le président Faure Gnassingbé, 59 ans, n’est pas officiellement candidat, mais ce scrutin constituera un test de popularité pour lui, avec des appels à de vastes manifestations antigouvernementales les 16 et 17 juillet.
Des vagues de manifestations violentes appelant à la démission de Gnassingbé ont déferlé sur le Togo ces derniers mois. Ces manifestations font suite à la nomination de Gnassingbé à la présidence du Conseil des ministres en mai.
Ce poste important a été créé par une réforme constitutionnelle de mai 2024, qui a vu le Togo passer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. À cette époque, Gnassingbé occupait la présidence de la nation, un poste qui a été simultanément transformé en un rôle essentiellement honorifique, limité à deux mandats.
Cependant, ce qui était initialement perçu comme une avancée démocratique au Togo, a rapidement été réduit par l’opposition lorsqu’il est devenu évident que la plupart des pouvoirs exécutifs du président seraient transférés au président du Conseil des ministres.
Ce poste n’est pas limité dans le temps, ce qui place Gnassingbé au pouvoir de facto à vie.
Deux partis d’opposition, les Forces démocratiques pour la République et l’Alliance nationale pour le changement, ont qualifié cette décision de « coup d’État constitutionnel » dans un communiqué commun, selon Reuters.
L’Assemblée nationale togolaise a déclaré que Gnassingbé avait obtenu la présidence du Conseil parce qu’il était le chef du parti majoritaire, selon un communiqué.
Le président Gnassingbé dirige le Togo depuis 2005, suite au décès de son père Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans après sa prise de pouvoir par un coup d’État militaire.
Trois millions d’électeurs devraient participer aux élections de jeudi.