L’ancien président libérien William Tolbert a été symboliquement réinhumé, 45 ans après son assassinat lors d’un coup d’État.
Treize membres du gouvernement de Tolbert ont été exécutés à l’issue de simulacres de procès et leurs corps auraient été jetés dans une fosse commune.
Mardi, lors d’une cérémonie en présence du président libérien sortant, Joseph Boakai, les 14 hommes ont eu droit à des funérailles nationales. Une tombe creusée lors de la cérémonie a été laissée vide au cas où leurs restes seraient retrouvés.
Le renversement de Tolbert a marqué la fin d’une ère de contrôle politique par les Américano-Libériens, descendants d’esclaves noirs affranchis ayant émigré vers ce pays d’Afrique de l’Ouest au XIXe siècle.
L’homme qui a renversé Tolbert, Samuel Doe, était le premier dirigeant autochtone du Libéria. Dix ans plus tard, il a également été tué par des rebelles. Il a été inhumé dans sa ville natale la semaine dernière.
Guerres civiles
Après le coup d’État du 12 avril 1980, le Libéria est entré dans une période de troubles politiques, avec notamment deux guerres civiles qui ont fait 250 000 morts.
Un accord de paix conclu en 2003 a finalement conduit à des élections démocratiques en 2005 et à l’élection d’Ellen Johnson Sirleaf à la présidence. Première femme élue à la tête d’un État africain, Mme Sirleaf a créé une Commission vérité et réconciliation chargée d’enquêter sur les causes des guerres civiles et d’assurer la réparation des préjudices causés aux victimes.




