La famille de l’ancien président zambien Edgar Lungu a suspendu le rapatriement de sa dépouille depuis l’Afrique du Sud, accusant le gouvernement d’avoir violé des accords clés concernant ses funérailles.
Les arrangements avaient été finalisés et sa dépouille devait être rapatriée mercredi à bord d’un avion privé, après des jours d’incertitude et de négociations entre la famille et le gouvernement.
Mais la famille a maintenant mis fin à ce projet, affirmant qu’elle « a beaucoup de mal à croire que le gouvernement respectera sa part du contrat ».
« Malheureusement, la dépouille mortelle du président Edgar Chagwa Lungu ne sera pas rapatriée aujourd’hui », a déclaré mercredi Makebi Zulu, porte-parole de la famille.
M. Zulu a indiqué que le gouvernement avait publié un projet de programme des funérailles, sans consulter la famille.
Le président Hakainde Hichilema devait recevoir la dépouille à son arrivée à l’aéroport de Lusaka, la capitale.
La dépouille de l’ancien président devait être transportée à sa résidence de Lusaka, où elle serait exposée en chapelle ardente avant ses funérailles nationales le 22 juin et son inhumation le lendemain.
Dans un discours prononcé mercredi depuis l’Afrique du Sud, M. Zulu a déclaré que le gouvernement avait dérogé au programme convenu.
« Nous espérons qu’un jour, sa dépouille sera rapatriée et enterrée », a déclaré M. Zulu, entouré de membres de la famille proche de Lungu.
Le gouvernement n’a pas encore commenté l’information.
Ce retard marque le deuxième refus de la famille de rapatrier le corps, alors que les tensions continuent de s’intensifier entre elle et le gouvernement quant à la responsabilité des funérailles.
Le Front patriotique (PF), parti d’opposition dirigé par Lungu jusqu’à sa mort, a soutenu la position de la famille et accusé le gouvernement de politiser le deuil.
Lungu, qui a dirigé la Zambie de 2015 à 2021, est décédé au début du mois en Afrique du Sud, où il était soigné pour une maladie non divulguée.
Un deuil national de 16 jours est actuellement en vigueur en Zambie.
Selon sa famille, il avait donné des instructions interdisant au président Hichilema, son rival de longue date, de « s’approcher de sa dépouille ».
Ce problème a apparemment été résolu après un accord permettant à Hichilema de présider des funérailles nationales dimanche prochain.
Après six ans à la tête de l’État, Lungu a perdu largement les élections de 2021 face à Hichilema.
Après cette défaite, il s’est retiré de la vie politique, mais y est revenu plus tard.
Il ambitionnait de briguer à nouveau la présidence, mais à la fin de l’année dernière, la Cour constitutionnelle l’a empêché de se présenter, jugeant qu’il avait déjà effectué le maximum de deux mandats autorisés par la loi.
Malgré sa disqualification à l’élection présidentielle, il est resté très influent sur la scène politique zambienne et n’a pas hésité à critiquer son successeur.
L’année dernière, Lungu s’est plaint de harcèlement policier et a accusé les autorités de l’avoir assigné à résidence. Il a également déclaré avoir été empêché de quitter le pays. Le gouvernement a nié ces deux accusations.