Un partenariat pionnier entre le gouvernement sénégalais et SUEZ, entreprise mondiale de distribution d’eau, a été récompensé lors du 9e Forum international sur les partenariats public-privé (PPP), organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) à Belgrade du 14 au 16 mai.
Ce prix, décerné à SEN’EAU, une coentreprise entre SUEZ et le gouvernement sénégalais, récompense l’impact du projet sur la fourniture de services d’eau durables et de qualité, ainsi que sa contribution à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030. Il s’agit du seul projet africain sélectionné parmi 60 initiatives internationales.
Lancé il y a cinq ans, SEN’EAU a été créé pour répondre à la pression croissante sur les ressources en eau du Sénégal, causée par le changement climatique, l’urbanisation rapide et la croissance démographique. Depuis, il a permis à plus de 10 millions de personnes dans les zones urbaines et périurbaines du pays d’accéder à une eau potable propre et salubre.
Pierre Pauliac, co-PDG de SUEZ, s’est dit fier de recevoir ce prix prestigieux en matière de PPP, qualifiant cette distinction de reconnaissance de la solide collaboration entre l’entreprise et le gouvernement sénégalais. « Ce prix est particulièrement significatif, car SEN’EAU était le seul projet africain sélectionné parmi 60 initiatives mondiales », a-t-il déclaré. « Les résultats obtenus en cinq ans peuvent servir de modèle à d’autres pays.
Le partenariat mis en œuvre au Sénégal est reproductible et adaptable aux besoins locaux, tout en restant fidèle aux principes d’écologie, de transition numérique, d’intégration locale et de souveraineté promus par la CEE-ONU. »
L’un des principaux atouts de SEN’EAU réside dans son modèle de gouvernance hybride, qui permet au gouvernement sénégalais de préserver sa souveraineté sur la gestion de l’eau tout en s’appuyant sur l’expertise technique et les technologies innovantes de SUEZ.
Grâce à cette collaboration, les systèmes de distribution et de production d’eau ont été numérisés et optimisés, ce qui a permis d’améliorer considérablement la prestation de services. À Dakar, la capitale, les habitants bénéficient désormais de 200 000 mètres cubes d’eau supplémentaires par jour, grâce à la modernisation des infrastructures et à l’augmentation de la disponibilité des installations.
La confiance des clients dans le service a également augmenté, atteignant 93 %. Ce résultat a été soutenu par des améliorations axées sur les utilisateurs, notamment l’introduction d’un nouveau modèle de facturation de l’eau et d’une plateforme de services en ligne développée conjointement avec des associations de consommateurs.
Au-delà du succès opérationnel, le partenariat met fortement l’accent sur la durabilité environnementale et l’impact social. Les projets d’énergie solaire actuellement en construction devraient couvrir près d’un tiers des besoins énergétiques de deux des principales usines de production d’eau du pays, contribuant ainsi à éviter 27 000 tonnes d’émissions de carbone par an.
L’initiative comprend également un solide programme de renforcement des capacités, avec 25 000 heures de formation du personnel dispensées chaque année. De plus, la création d’un programme de formation professionnelle, baptisé « CAP Canalisateurs », a permis d’embaucher 100 jeunes auparavant déscolarisés, leur offrant des perspectives à long terme dans le secteur de l’eau.
La reconnaissance de la CEE-ONU souligne la pertinence du modèle de partenariat public-privé pour la fourniture de services essentiels sous un leadership local. Il démontre également comment les efforts de transformation écologique et numérique peuvent être alignés pour améliorer les services publics de manière durable et inclusive.
Alors que les pays africains continuent de faire face aux défis de la sécurité hydrique, SEN’EAU est désormais considéré comme un modèle pour la manière dont la coopération public-privé peut apporter des solutions concrètes et évolutives, adaptées aux besoins spécifiques du continent.