Les sénateurs congolais ont voté en faveur de la levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, permettant ainsi aux procureurs militaires d’engager des poursuites judiciaires contre lui. Jeudi, 88 sénateurs ont voté pour, cinq contre et trois abstentions.
Cette décision fait suite à une demande du ministre de la Justice le mois dernier, demandant aux tribunaux militaires d’enquêter sur l’implication directe présumée de Kabila avec le mouvement rebelle AFC/M23, dans un contexte de montée des violences dans l’est de la République démocratique du Congo.
Le procureur militaire a accusé Kabila de trahison, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de soutien à une insurrection. Cette décision a suscité des réactions mitigées.
Les sénateurs du parti au pouvoir, l’UDPS, ont souligné que la levée de l’immunité ne signifiait pas la culpabilité. Le sénateur Jules Lodi a rappelé que Kabila jouissait de la présomption d’innocence, mais a affirmé que nul n’était au-dessus des lois.
Son collègue, le sénateur UDPS, Jean Tshisekedi, a qualifié ce vote d’historique, qualifiant ces accusations de graves menaces pour la nation.
Kabila a réagi rapidement sur les réseaux sociaux. Dans un message publié sur X, il a qualifié la décision du Sénat d’« acte politique désespéré », la critiquant pour son caractère précipité et son manque de respect de l’équilibre institutionnel.