Le général Assimi Goïta, chef militaire du Mali, a obtenu le soutien de ses principaux alliés politiques pour être proclamé président pour les cinq prochaines années.
Âgé de 41 ans, qui a pris le pouvoir à deux reprises, il a été nommé président de transition après son dernier coup d’État en 2021.
Il avait alors promis d’organiser des élections l’année suivante, mais il est revenu sur sa promesse depuis, portant ainsi un coup aux efforts visant à rétablir le multipartisme dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Une conférence nationale organisée par le régime, mais boycottée par les principaux partis d’opposition, a recommandé la nomination du général Goïta à la présidence jusqu’en 2030.
Il n’a pas encore commenté cette recommandation, mais la conférence a été perçue comme une tentative de légitimer sa volonté de se maintenir au pouvoir.
Ce week-end, un chef de file de l’opposition, Mohamed Salia Touré, a déclaré à l’AFP que supprimer le multipartisme serait une « erreur historique ».
Mercredi, Amnesty International a dénoncé ce qu’elle décrit comme une « proposition de dissolution de tous les partis politiques au Mali ».
Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au sein de l’organisation, s’est dit « alarmé par cette proposition » et a déclaré qu’une telle mesure « constituerait une atteinte flagrante aux droits à la liberté d’expression et d’association ».
On ignore si la conférence propose de dissoudre tous les partis politiques, ou seulement ceux qui ne respectent pas certaines exigences.
La conférence a également recommandé la suspension de tout ce qui touche aux élections jusqu’à l’instauration de la paix dans le pays, selon un document consulté par l’AFP.
Le gouvernement militaire tente de réprimer les violences djihadistes déclenchées par des groupes liés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda.
Depuis son arrivée au pouvoir, le chef de la junte a formé une alliance avec les putschistes du Burkina Faso et du Niger voisins, orientant la région vers la Russie après avoir considérablement réduit ses liens avec l’ancienne puissance coloniale française.
Le général Goïta a également retiré le Mali de la CEDEAO, en raison de ses exigences de rétablissement d’un régime démocratique. Le Burkina Faso et le Niger ont également quitté la CEDEAO.
Il a d’abord organisé un coup d’État en août 2020, renversant le président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta, après d’importantes manifestations antigouvernementales contre son régime et sa gestion de l’insurrection djihadiste.
Le général Goïta a confié le pouvoir à un gouvernement intérimaire chargé de superviser la transition vers des élections dans les 18 mois.
Il avait cherché à diriger ce gouvernement, mais la CEDEAO a insisté pour qu’il soit dirigé par un civil.
Mécontent de la performance du dispositif civil de transition, il a repris le pouvoir en mai 2021.
Il était colonel à l’époque, mais est devenu général cinq étoiles l’année dernière.