Le président comorien Azali Assoumani, arrivé au pouvoir en 1999 par un coup d’État et qui a remporté quatre élections dans cet archipel de l’océan Indien depuis 2002, a démenti vouloir transmettre le pouvoir à son fils.
Jeudi, lors d’un discours prononcé devant ses partisans sur l’île de Mohéli, Azali Assoumani a déclaré : « Je placerai mon fils pour me remplacer à la tête de l’État et du parti ».
Cependant, dans un communiqué publié vendredi soir sur sa page Facebook, le bureau du président a déclaré que cela ne signifiait pas qu’il avait l’intention de transmettre le pouvoir à son fils Nour El Fath lorsqu’il quittera ses fonctions en 2029.
Le gouvernement tient à souligner qu’à aucun moment le président Azali n’a évoqué une éventuelle succession de son fils Nour El Fath, à la tête de l’Etat », a-t-il précisé. « Il a plutôt parlé d’un « enfant » qui lui succéderait, sachant qu’il est d’usage aux Comores de qualifier tout citoyen d' »enfant », sans nécessairement parler de sa propre progéniture ». Le communiqué précise que le président avait précédemment rejeté l’idée d’une « succession familiale » et que son successeur devrait venir d’Anjouan, l’une des trois principales îles des Comores.
Selon la constitution comorienne, la présidence doit tourner entre les trois îles tous les 10 ans.
El Fath ne serait donc pas éligible pour remplacer son père à la fin du mandat présidentiel en 2029, sauf si la constitution est modifiée.
La dernière victoire électorale d’Assoumani remonte à 2022, bien que les résultats aient été rejetés par l’opposition qui a déclaré que le scrutin était entaché d’irrégularités.
Il a chargé son fils de coordonner les affaires du gouvernement et lui a accordé des pouvoirs étendus sur le cabinet.
Son parti au pouvoir a remporté haut la main les élections parlementaires de ce mois, même si les partis d’opposition ont boycotté le scrutin ou rejeté les résultats, dénonçant des fraudes.
Les Comores comptent environ 800 000 habitants. Le pays a connu une vingtaine de coups d’État ou de tentatives de coup d’État depuis son indépendance de la France en 1975.