Une majorité écrasante de Gabonais ont voté pour une nouvelle constitution, selon les autorités militaires, ce qui marque une nouvelle étape pour le pays après le coup d’État de l’année dernière.
Les résultats provisoires ont montré que 92 % des électeurs ont soutenu la nouvelle constitution, selon l’organisme électoral du pays.
Le résultat ouvre la voie à une transition vers un régime civil, même si les critiques affirment qu’il est conçu pour permettre au chef du coup d’État Brice Oligui Nguema de rester au pouvoir.
Nguema n’a pas encore déclaré ouvertement s’il se présenterait aux élections.
Le taux de participation a été estimé à 54 %, selon le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI). Aucun incident grave n’a été signalé lors du vote de samedi.
Les résultats définitifs seront annoncés par la Cour constitutionnelle.
En votant, le chef militaire a salué le référendum comme un « grand pas en avant », ajoutant que les Gabonais « venaient voter de manière transparente ».
Avant le scrutin, les autorités de transition l’avaient décrit comme une étape cruciale vers le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays riche en pétrole.
Le référendum ouvre la voie à la tenue d’élections provisoirement prévues pour août prochain, deux ans après que Nguema ait pris le pouvoir pour renverser le président Ali Bongo Odimba, dont la famille dirigeait le pays depuis des décennies.
Le projet de constitution établit un mandat de sept ans, renouvelable une fois, en remplacement d’un mandat de cinq ans qui n’avait pas de limite et qui permettait un régime dynastique.
Il interdit également aux membres de la famille d’un président de se présenter au poste le plus élevé du pays et exige également que les candidats soient exclusivement gabonais et aient un conjoint gabonais.
Cela exclut de fait le dirigeant déchu, qui est marié à une Française.
Cela est perçu comme une tentative de mettre fin au phénomène de succession familiale orchestré par la famille Bongo, qui a maintenu une dynastie de 55 ans.
Bongo a gouverné le pays pendant 14 ans avant d’être renversé. Il a pris ses fonctions après la mort de son père, qui avait été président pendant 41 ans.
La nouvelle loi supprime le poste de Premier ministre et introduit deux postes de vice-président.
Si certains ont salué le projet de loi, d’autres ont averti qu’il pourrait concentrer trop de pouvoir entre les mains de la présidence.
Malgré la richesse pétrolière du Gabon et ses vastes forêts, un tiers de ses 2,4 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.