Le programme d’aide de 1,8 milliard de dollars du FMI obtenu en 2023 est actuellement gelé. Une restructuration de l’accord est désormais nécessaire, selon le ministre des Finances Cheikh Diba. Le gouvernement vise un nouvel accord au plus tard au premier trimestre 2025.
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a annoncé lors des réunions annuelles du FMI à Washington que le programme du Sénégal avec l’institution internationale devait être révisé suite à un audit qui a révélé une dette et un déficit budgétaire plus élevés que ceux rapportés précédemment.
M. Diba, cité par Bloomberg, a déclaré que le programme actuel doit être mis à jour. « Nous sommes en discussion avec le Fonds ». Le gouvernement vise désormais un nouvel accord avec le FMI au plus tard au premier trimestre 2025.
Le gouvernement vise désormais un nouvel accord avec le FMI d’ici le premier trimestre 2025.
Le programme de 1,8 milliard de dollars obtenu auprès du FMI en 2023 est désormais « en suspens », et le paiement prévu de 338 milliards de francs CFA cette année a été reporté à 2025.
Le ministre Diba a reconnu : « Nous étions conscients des conséquences, mais lorsque nous avons réalisé qu’il y avait des divergences fondamentales entre les chiffres communiqués au Fonds, qui constituaient la base de notre relation, nous avons compris que nous devions les signaler. »
Le déficit budgétaire est en réalité supérieur à 10 % du PIB, soit près du double des 5,5 % initialement annoncés.
Ces révélations ont eu des répercussions immédiates : Moody’s a encore dégradé la note de crédit du pays dans la catégorie spéculative, avec une possible dégradation supplémentaire à l’horizon.
Les euro-obligations sénégalaises ont connu une brève période de ventes massives.
L’audit, commandé par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, a révélé des chiffres alarmants concernant les cinq dernières années de la présidence de Macky Sall.
Le ratio dette/PIB à fin 2023 dépasse 80%, contre 73% annoncés précédemment, selon les conclusions de l’audit confirmées par une revue indépendante du FMI.
Selon le ministre, les fonds déjà décaissés n’auront pas besoin d’être remboursés : « Cela aurait été le cas si nous avions essayé de dissimuler les faits et que nous avions été pris. Dans ce cas, le Sénégal a mené un audit et est revenu au FMI avec les chiffres corrects ».
Par ailleurs, le gouvernement a lancé une revue des contrats dans le secteur des ressources naturelles. M. Diba a déclaré : « Nous ne pouvons pas changer les règles du jeu en cours de route, mais l’État a le droit de vérifier si les contrats étaient conformes aux codes miniers et pétroliers en vigueur à l’époque ».
Cette revue intervient alors que le Sénégal est en passe de devenir un producteur important de pétrole et de gaz.
Le projet de gaz naturel liquéfié GTA, d’un montant de 4,8 milliards de dollars, dirigé par BP et Kosmos Energy, devrait débuter cette année, tandis que le développement pétrolier de Sangomar, exploité par Woodside Energy, est en production depuis juin.
Ces projets devraient stimuler la croissance économique du pays, projetée à 6 % cette année et à plus de 10 % en 2025.