Le Premier ministre éthiopien a averti que quiconque envisagerait d’envahir son pays devrait « réfléchir à dix fois » avant de le faire car, a-t-il déclaré, toute attaque serait repoussée.
Abiy Ahmed n’a pas adressé ses commentaires à une nation en particulier, mais ils interviennent à un moment de tensions croissantes avec la Somalie et l’Egypte voisines.
La Somalie a qualifié d' »agression » le pacte maritime que le gouvernement de M. Abiy a signé avec la république autoproclamée du Somaliland en janvier et a réagi en forgeant des liens militaires plus étroits avec l’Egypte.
Le Somaliland s’est séparé de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais Mogadiscio le considère comme faisant partie de son territoire.
L’Egypte est impliquée dans un conflit de longue date avec l’Ethiopie concernant la décision d’Addis Abeba de construire un grand barrage sur un affluent du Nil.
L’Egypte envisagerait d’envoyer des troupes en Somalie après la signature d’un pacte militaire entre les deux gouvernements le mois dernier.
Dans un discours télévisé marquant la Journée de la souveraineté de l’Éthiopie, M. Abiy a déclaré que la nation est-africaine n’avait aucune intention de créer un conflit.
Cependant, il a déclaré que « ceux qui sont loin et à proximité » devraient savoir que « nous embarrassons et repoussons généralement ceux qui osent tenter de nous envahir ».
« Quiconque envisage d’envahir l’Éthiopie devrait y réfléchir non pas une fois mais dix fois, car une grande chose que nous, les Éthiopiens, savons, c’est comment nous défendre », a ajouté M. Abiy.
La Somalie a été irritée par la décision de l’Éthiopie, pays enclavé, de conclure un accord avec le Somaliland pour lui donner accès à un port.
Le Somaliland a également déclaré qu’il pourrait louer une partie de la côte à la marine éthiopienne, en échange de la reconnaissance par le gouvernement de M. Abiy comme premier État indépendant.
Les tensions dans la région se sont intensifiées le mois dernier après l’arrivée de deux avions militaires égyptiens C-130 dans la capitale somalienne pour marquer le renforcement des liens.
L’Egypte prévoit d’envoyer jusqu’à 5 000 soldats pour rejoindre une nouvelle force de l’Union africaine (UA) en Somalie à la fin de l’année, et 5 000 autres seront déployés séparément.
Une force de l’UA est présente en Somalie depuis 2007 pour aider le gouvernement à lutter contre al-Shabab, un groupe djihadiste qui mène une insurrection brutale dans le pays.
Les troupes éthiopiennes font partie de la force, mais la Somalie a annoncé qu’elles devront se retirer l’année prochaine.
De son côté, l’Egypte a accusé l’Ethiopie de menacer son approvisionnement en eau du Nil après la construction du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd) dans les hautes terres du nord de l’Ethiopie, d’où coulent 85 % des eaux du Nil.
Le Gerd est le plus grand projet de barrage hydroélectrique d’Afrique, et l’Ethiopie le considère comme vital pour répondre à ses besoins énergétiques.