Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a averti lundi les autres pays en développement que les futures taxes sur le carbone proposées par les pays riches nuiraient à leurs économies à moins qu’ils n’agissent rapidement pour abandonner les combustibles fossiles au profit de l’énergie verte.
S’adressant à une conférence sur le changement climatique du Trésor national et de la Banque mondiale dans la capitale Pretoria, Ramaphosa a déclaré que l’intensité carbone de l’économie sud-africaine, qui dépend fortement de la combustion du charbon pour produire de l’électricité, n’était pas durable.
« Pendant des décennies, notre dépendance au charbon (…) nous a permis de produire de l’électricité à moindre coût. Mais le monde a changé et cette dépendance présente désormais des risques importants », a-t-il déclaré, principalement les taxes sur le carbone proposées par des blocs commerciaux comme l’Union européenne.
« Des instruments tels que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne (…) (ont) le potentiel de causer de graves dommages aux économies en développement », a-t-il déclaré.
Les données du groupe de réflexion Ember montrent que l’Afrique du Sud était la grande éco
nomie la plus intensive en carbone en 2022, produisant 709 grammes de dioxyde de carbone par kilowattheure d’énergie produite.
Cela le place parmi les 15 premiers émetteurs de gaz à effet de serre au monde, devant la Turquie, l’Italie, la France ou la Grande-Bretagne, selon l’organisme de surveillance Climate Transparency.
Ramaphosa a souligné l’impact des tempêtes de la semaine dernière autour de la ville du Cap, qui ont fermé le port et causé « des dégâts aux habitations, aux communautés, aux entreprises et aux infrastructures », comme exemple d’impacts climatiques négatifs.
« Les pays du Sud (…) ressentent le plus les effets du changement climatique, bien qu’ils soient historiquement les moins responsables des émissions mondiales », a-t-il déclaré.
Le nouveau ministre sud-africain de l’énergie s’est engagé la semaine dernière à accélérer la transition vers les énergies renouvelables, dans un changement de rhétorique par rapport à son prédécesseur, défenseur du secteur du charbon. Pourtant, peu de détails ont été révélés sur la manière dont cela se produira.
Les donateurs occidentaux offrent des milliards de dollars de prêts pour financer la transition, mais les responsables sud-africains affirment qu’ils ne font qu’effleurer la surface du financement nécessaire.
Le pays possède certaines des meilleures énergies solaires et éoliennes disponibles au monde, mais des années de retards bureaucratiques dans l’octroi des licences et l’incertitude politique ont découragé les investisseurs, et l’année dernière, le gouvernement a retardé le démantèlement de huit centrales électriques au charbon jusqu’en 2030, citant l’énergie. sécurité.