Les syndicats du Nigeria ont organisé lundi des manifestations à l’échelle nationale contre les récentes augmentations des prix de l’électricité suite à la suppression des subventions par le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Les syndicats composés de fonctionnaires manifestaient devant les bureaux des services publics d’électricité dans les grandes villes pour demander aux autorités de contrecarrer la hausse des prix qui a aggravé la crise du coût de la vie dans le pays.
Les tarifs de l’électricité ont plus que doublé pour certains consommateurs en avril, tandis que le gouvernement économisera au moins 788 millions de dollars en subventions cette année, ont indiqué les autorités.
Il s’agit de la dernière mesure prise par le gouvernement du président Bola Tinubu pour réduire les coûts alors que le pays le plus peuplé d’Afrique est confronté à une baisse de ses revenus due à la diminution des investissements et au vol chronique de pétrole.
Les travailleurs protestataires se sont dits frustrés de constater que l’approvisionnement en électricité, chroniquement irrégulier, ne s’est pas amélioré malgré la hausse des prix.
Joe Ajaero, président du Congrès du travail nigérian, l’organisme qui chapeaute les syndicats, a déclaré aux journalistes à Abuja, la capitale, que le pays ne peut pas continuer à augmenter les tarifs de l’électricité et que les membres des syndicats sont venus souligner ce que pensent les Nigérians à ce sujet.
Les travailleurs protestataires se sont également dits frustrés de constater que l’approvisionnement en électricité du Nigeria ne s’est pas amélioré, même pour les consommateurs à qui il a été demandé de payer plus.
Le Nigeria souffre d’un approvisionnement en électricité chroniquement irrégulier en raison de la corruption, de sorte que de nombreux ménages et entreprises passent des journées entières sans électricité.
Depuis son entrée en fonction l’année dernière, le président Bola Tinubu a adopté une série de politiques controversées, notamment la suppression des subventions aux carburants et l’unification du taux de change multiple du pays, conduisant à une dévaluation du naira par rapport au dollar.
Les prix de l’essence ont plus que doublé et l’inflation a en conséquence grimpé en flèche, atteignant près de 30 % le mois dernier, le plus haut depuis près de trois décennies, selon le Bureau national des statistiques.
Les protestations se poursuivent depuis des mois avec les syndicats gouvernementaux sur de nombreux sujets et sur la crise du coût de la vie, la pire que le pays ait connue depuis près de trois décennies.
Les syndicats affirment que le gouvernement n’a pas tenu ses promesses, notamment une augmentation de salaire mensuelle d’environ 20 dollars pour tous les travailleurs pendant six mois et des paiements d’environ 15 dollars pendant trois mois à des millions de ménages vulnérables.