La Somalie a apporté samedi des changements importants à sa constitution, accordant au président le pouvoir de nommer et de révoquer le Premier ministre. Cette décision, approuvée à une large majorité du Parlement, fait suite à d’intenses débats au sein de l’assemblée fédérale à Mogadiscio.
Les amendements, proposés par la Commission indépendante de révision et de mise en œuvre de la Constitution (ICRIC), ont fait l’objet d’un examen approfondi. Hussein Idow, président de la Commission de révision constitutionnelle, a annoncé que trois projets de dispositions concernant la religion feraient l’objet d’un examen plus approfondi afin de garantir leur alignement sur les principes et valeurs somaliens.
Ces amendements, en cours d’examen depuis près d’une décennie, ont pris de l’ampleur fin 2023. Ils visent à résoudre les conflits de longue date dans la politique somalienne, en particulier les luttes de pouvoir entre présidents et premiers ministres, souvent alimentées par des ambiguïtés constitutionnelles.
Un changement majeur instaure un Premier ministre nommé par le président, remplaçant l’ancienne exigence de votes de confiance parlementaires. Cet ajustement vise à offrir plus de flexibilité dans la gouvernance, en abordant les tensions résultant de la répartition du pouvoir et des ressources entre les clans et les régions.
La constitution amendée introduit également un mandat de cinq ans pour les organes gouvernementaux, désigne les dirigeants des États régionaux comme présidents et promeut un système multipartite.
Cependant, certaines personnalités politiques, notamment d’anciens présidents et chefs d’État, s’opposent à ces changements, invoquant des inquiétudes concernant l’insuffisance du consensus.
En février, l’ICRIC a proposé des amendements couvrant divers sujets, notamment l’âge de maturité des filles et la criminalisation des mutilations génitales féminines. Bien que les amendements approuvés fixent l’âge de la maturité à 15 ans et l’âge de la responsabilité à 18 ans, les groupes de défense des droits préviennent que cela pourrait exacerber les risques de mariage d’enfants, en particulier pour les filles.
Human Rights Watch exhorte la Somalie à respecter les protections constitutionnelles pour les enfants, soulignant l’importance de respecter les engagements internationaux en matière de droits humains.