Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi avoir conclu un accord sur un prêt de 938 millions de dollars (864 millions d’euros) en faveur du Kenya, pays d’Afrique de l’Est confronté à des problèmes de liquidités et à des difficultés économiques.
L’économie du Kenya, la locomotive de l’Afrique de l’Est, a été sévèrement ébranlée par le COVID-19, suivi par les ondes de choc de la guerre en Ukraine et une sécheresse historique dans la Corne de l’Afrique.
La dette publique du pays de quelque 53 millions d’habitants s’élevait fin juin à plus de 10.100 milliards de shillings (64,4 milliards d’euros), selon les chiffres du Trésor, ce qui représente environ les deux tiers du produit intérieur brut.
Le Kenya est sous pression « sur ses liquidités, principalement en raison de l’importante euro-obligation arrivant à échéance » en juin 2024 d’un montant de 2 milliards de dollars, selon le FMI, qui note cependant une reprise dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.
William Ruto a annoncé que le pays rembourserait une première tranche de 300 millions de dollars en décembre.
Cet accord doit encore être validé par le Conseil d’administration du FMI, qui se réunit en janvier. S’il est approuvé, le Kenya aura un accès immédiat à 682 millions de dollars, selon l’institution financière.
« L’économie a fait preuve de résilience, avec une croissance du PIB réel de 5,4% au premier semestre 2023, principalement grâce à une solide reprise du secteur agricole suite au retour des pluies », note le FMI dans un communiqué.
Même si l’inflation a ralenti (+6,9% sur un an en octobre), les prix de l’essence, des denrées alimentaires de base et de l’énergie restent élevés.
Le coût du service de la dette publique du pays, principalement envers la Chine, a fortement augmenté avec l’effondrement de la monnaie.
Pour tenter de réduire sa dette, le gouvernement du président William Ruto a préparé un budget – très impopulaire auprès de la population et qui a donné lieu à des manifestations parfois violentes – comprenant de nombreuses nouvelles taxes qui devraient rapporter 289 milliards de shillings (2 milliards d’euros), pour compléter le budget de 3 600 milliards de shillings (24 milliards d’euros) prévu pour 2023-24.