Après une longue enquête, les juges français ont décidé, lundi 6 novembre, qu’ils disposaient de suffisamment de preuves pour inculper et poursuivre en justice l’ancien chef de milice congolaise Roger Lumbala.
Il a dirigé le groupe armé RCD-N pendant la Seconde Guerre du Congo. Il sera jugé pour complicité de crimes contre l’humanité commis en Ituri et au Nord-Kivu en 2002 et 2003. Cette mise en examen intervient après près de trois années d’enquête au cours desquelles les victimes, soutenues par des ONG, ont pu témoigner malgré l’état de siège et les restrictions imposées. par le Covid.
Vingt ans après le traumatisme, des victimes ont quitté leurs villages pour se rendre en France et raconter aux enquêteurs les exécutions, viols et pillages qu’elles ont subis lors de la campagne meurtrière « Effacer le tableau ». Il s’agit d’une opération menée fin 2002 et début 2003, dans les derniers mois de la seconde guerre du Congo, par le groupe armé RCD-N et ses alliés (dont le MLC) pour prendre le contrôle des territoires de l’Est. de la RDC.
Les témoignages recueillis par les enquêteurs français lors de la phase d’enquête, débutée début 2002, ont été ajoutés à la documentation existante, notamment au rapport cartographique des Nations Unies, qui documentait des centaines de massacres commis en RDC entre 1993 et 2003.
Les enquêteurs français ont également pu s’appuyer sur le rapport du Minority Rights Group, une ONG qui a notamment travaillé avec des organisations comme la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.