L’opposant Martin Fayulu, qui entretient le suspens ces dernières semaines, a confirmé samedi à Kinshasa sa candidature à l’élection présidentielle du 20 décembre en République démocratique du Congo (RDC).
Il affrontera l’actuel président, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, candidat à sa réélection.
« La coalition Lamuka (« Réveillez-vous », en lingala) a décidé de se présenter à la présidentielle », a déclaré Fayulu aux journalistes.
« Nous continuerons à lutter pour la transparence des élections. Nous ne l’avons pas obtenue par l’audit des listes électorales, nous l’aurons par la surveillance » du vote, a ajouté l’opposant, qui affirme depuis cinq ans que la victoire a été volée. lors de l’élection présidentielle de décembre 2018.
En juillet 2022, son parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), qui appartient à la coalition Lamuka, avait fait de Martin Fayulu son candidat officiel pour la prochaine élection présidentielle, couplée aux élections législatives, provinciales et municipales.
Mais un an plus tard, tout en refusant de parler de « boycott », il assurait que s’il n’obtenait pas un nouvel audit du fichier électoral, son parti ne déposerait pas de dossiers de candidature aux élections.
Selon lui, sur 43,9 millions d’électeurs inscrits, il y aurait « 10 millions de fictifs ». « Cette fois, cela ne passera pas… Nous refusons de blanchir la fraude (…), nous devons nous mobiliser pour éviter que la parodie électorale en préparation n’ait lieu », a-t-il déclaré à la presse.
En effet, son parti n’a aligné aucun candidat aux élections législatives et provinciales, ce qui pourrait laisser penser que M. Fayulu, 66 ans, ancien cadre de la major pétrolière ExxonMobil, ne figurerait pas non plus sur les rangs présidentiels.
Le fichier électoral n’a pas fait l’objet d’un nouvel audit, mais M. Fayulu a néanmoins estimé que la « pression » avait progressé. Le président de la commission électorale, a-t-il noté, a par exemple déclaré récemment que les résultats des élections seraient publiés « bureau de vote par bureau de vote ».
Lors de l’élection présidentielle de décembre 2018, il avait parmi ses concurrents le candidat alors au pouvoir, Emmanuel Ramazani Shadary, et celui du parti historique d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshisekedi.
Ce dernier a été proclamé vainqueur avec 38,5% des voix, Martin Fayulu arrivant en 2e position (34,8%) et Emmanuel Ramazani en 3e (23%).
M. Fayulu a affirmé avoir gagné avec 61% des voix et a crié au « coup d’État électoral ». Félix Tshisekedi nie et affirme avoir remporté l’élection.