Depuis l’adoption de sa nouvelle constitution en 2023, le Mali compte 13 langues officielles. Bien que le français n’en fasse plus partie, la langue de l’ancien colonisateur reste omniprésente, y compris dans les salles de classe.
Les autorités maliennes espèrent que l’intelligence artificielle pourra changer la donne en aidant les élèves à apprendre à lire et à écrire dans les langues locales qu’ils parlent déjà avec leurs proches.
Pour atteindre cet objectif, le ministère de l’Éducation a fait appel à RobotsMali. Cette entreprise spécialisée en IA a produit plus d’une centaine d’histoires en bambara, la langue la plus parlée du pays, destinées aux élèves.
« Ça m’aide à mieux parler avec mes amis. C’est vraiment bien », témoigne Clarisse Yasségué Togo, une élève de 13 ans. « À l’école, on ne parle que français.»
Des programmes d’IA comme ChatGPT et Leonardo sont utilisés pour écrire, traduire et illustrer les histoires.
« Comme les histoires sont illustrées, cela permet aux élèves d’établir très rapidement des liens entre les mots et leur signification », explique Mamadou Dembele, de RobotsMali.
L’organisation espère remédier au manque de livres en langues maliennes.
Après l’indépendance du Mali en 1960, plusieurs tentatives ont été faites pour remplacer l’enseignement en français par des langues comme le bambara. Ces tentatives ont échoué à maintes reprises, principalement par manque de ressources et de volonté politique.
« Le bambara est notre langue. Nous devrions lui donner la priorité », affirme Fatoumata Sacko, une élève de 17 ans.
Mais les relations avec la France ont radicalement changé ces dernières années, notamment après les coups d’État militaires de 2020 et 2021.
L’initiative RobotsMali témoigne de la volonté du Mali de se libérer de l’influence persistante de son ancien colonisateur.
« Je suis fier de voir mes petits frères et sœurs apprendre avec autant de joie », a déclaré Dembélé.




