Des soldats en Guinée-Bissau sont apparus mercredi à la télévision d’État, déclarant avoir pris le contrôle du pays.
Dans un communiqué, le haut commandement militaire a affirmé avoir « assumé la totalité des pouvoirs de l’État de la République de Guinée-Bissau ».
Il a précisé que cette décision faisait suite à la « découverte d’un plan en cours » visant à déstabiliser le pays en tentant de « manipuler les résultats électoraux ».
Cette annonce militaire intervient au lendemain de la proclamation de la victoire des deux principaux candidats à l’élection présidentielle de la semaine dernière, qui a été âprement disputée.
Plus tôt dans la journée, des coups de feu ont été entendus à plusieurs endroits de la capitale, Bissau, notamment au palais présidentiel, mais l’identité des responsables reste inconnue.
Le porte-parole militaire, Dinis N’Tchama, a déclaré que les soldats avaient formé « le haut commandement militaire pour le rétablissement de l’ordre », qui gouvernerait le pays jusqu’à nouvel ordre.
« Il est ordonné de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toutes les institutions de la République de Guinée-Bissau, de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les activités de tous les médias, de suspendre immédiatement le processus électoral en cours et de fermer les frontières terrestres, maritimes et aériennes nationales », a-t-il déclaré.
Des journalistes présents dans la capitale ont rapporté avoir vu les routes menant au palais présidentiel bloquées, avec des points de contrôle tenus par des soldats lourdement armés et masqués.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, et le candidat de l’opposition, Fernando Dias da Costa, ont tous deux revendiqué la victoire à l’élection de la semaine dernière.
La commission électorale devait annoncer les résultats provisoires des élections présidentielles et législatives jeudi.
Un membre important du groupe international d’observateurs électoraux a déclaré que le président de la commission électorale avait été arrêté et que les bureaux de la commission étaient bouclés par l’armée.
Le quotidien français Jeune Afrique a rapporté les propos d’Embaló, qui a affirmé avoir été arrêté lors de ce qu’il a qualifié de coup d’État mené par le chef d’état-major des armées. Il a précisé n’avoir subi aucune violence.
Il était confronté à une crise de légitimité, l’opposition affirmant que son mandat était expiré depuis longtemps et qu’elle ne le reconnaissait pas comme président.
Embaló est arrivé au pouvoir en février 2020, mais la Constitution du pays fixe la durée du mandat présidentiel à cinq ans.
Ce coup d’État militaire est le dernier d’une série de coups d’État et de tentatives de coups d’État en Guinée-Bissau depuis son indépendance du Portugal en 1974.




