Des militants de la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (ISWAP) ont affirmé lundi avoir capturé et exécuté un général de brigade nigérian, une allégation démentie par l’armée nigériane.
Selon un communiqué de l’agence de presse Al Amaq, affiliée à l’ISWAP, le général de brigade M. Uba aurait été tué après sa capture lors d’une patrouille près de Wajiroko, dans l’État de Borno, au Nigeria.
L’armée nigériane a démenti samedi la capture du général Uba, déclarant sur les réseaux sociaux : « L’état-major de l’armée souhaite également démentir les fausses informations circulant sur certaines plateformes médiatiques en ligne concernant l’enlèvement du commandant de brigade.»
Le communiqué des militants qualifie ce démenti de « mensonge pur et simple ».
L’ISWAP est l’une des deux principales branches dissidentes de Boko Haram qui ont connu une résurgence ces dernières années.
Le groupe s’est fait connaître pour ses attaques contre les positions militaires, ayant pris d’assaut des bases militaires à au moins 15 reprises cette année, tuant des soldats et volant des armes, selon un décompte de l’Associated Press, des experts et des rapports de sécurité.
En mai, l’ISWAP a attaqué des avant-postes à Gajibo, Buni Gari, Marte, Izge et Rann, et a lancé un assaut contre la base conjointe nigériano-camerounaise de Wulgo et Soueram, au Cameroun. D’autres attaques ont eu lieu cette année à Malam Fatori, Goniri, Sabon Gari, Wajiroko et Monguno, entre autres. Le groupe attaque souvent la nuit.
L’autre faction, Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (JAS), s’en prend de plus en plus aux civils et aux personnes soupçonnées de collaborer, et prospère grâce aux vols et aux enlèvements contre rançon.
Wassim Nasr, spécialiste du Sahel et chercheur principal au sein du groupe de réflexion sur la sécurité Soufan Centre, a déclaré à l’Associated Press que « l’assassinat du général nous rappelle une fois de plus que la guerre contre l’ISWAP fait toujours rage et que l’armée nigériane continue d’y engager des ressources considérables ».
Le Nigeria lutte depuis des années contre Boko Haram et d’autres groupes armés, et il lui arrive de frapper et de tuer des civils lors de frappes aériennes menées par erreur contre des militants. L’armée a également mené des frappes aériennes et des opérations spéciales visant les repaires de ces bandes armées.


