Une lutte de pouvoir féroce a éclaté entre le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, ébranlant la coalition au pouvoir et soulevant des questions fondamentales sur la véritable autorité politique.
La crise a débuté mardi lorsque le président Faye a annoncé unilatéralement le limogeage d’Aïssatou Mbodj, une alliée clé de Sonko, de la tête de la coalition « Diomaye Président » qui lui a permis de remporter l’élection de 2024.
Il l’a remplacée par sa propre coordinatrice de campagne, Aminata Touré.
Cette décision contredit directement la déclaration publique faite quelques jours plus tôt par Sonko, selon laquelle il n’y aurait « aucun changement à la tête de la coalition », marquant ainsi une contestation délibérée de l’influence du Premier ministre.
Le parti de Sonko qualifie la décision du président d’« illégale ».
Dans une réponse rapide et ferme, Sonko a réuni son parti Pastef, qui a publié un communiqué rejetant la légitimité du président à effectuer un tel changement.
Le parti a affirmé que Faye « n’a pas le pouvoir de destituer » Mbodj et a déclaré sans ambages ne partager « ni les mêmes valeurs ni les mêmes principes » avec le nouveau candidat du président, révélant ainsi une profonde division idéologique et politique au sein du gouvernement.
Une lutte pour le pouvoir, où la gouvernance est en jeu.
L’affrontement public, mené par le biais de communiqués officiels, met en lumière une lutte fondamentale pour le pouvoir.
Les analystes s’interrogent désormais sur la capacité du président Faye à gouverner efficacement sans Sonko, qui dirige un puissant parti politique et bénéficie d’une importante légitimité populaire, comme en témoignent les milliers de partisans qu’il a récemment mobilisés.
Cette confrontation laisse la coalition au pouvoir fracturée et plonge le pays ouest-africain dans une période de profonde incertitude politique.




