La mission d’observation de l’Union africaine auprès des électeurs tanzaniens lors des récentes élections, entachées de violences, a déclaré mercredi que le scrutin n’avait pas respecté les normes démocratiques internationales.
Dans un communiqué, l’organisation continentale a indiqué que ses observateurs avaient constaté la distribution de plusieurs bulletins de vote à des électeurs et le bourrage des urnes.
Plusieurs membres de sa mission ont été priés de quitter les bureaux de vote avant la fin du dépouillement.
L’organisation a ajouté que des restrictions avaient également été imposées aux médias avant le scrutin, et que des organisations de défense des droits civiques avaient été empêchées d’informer les électeurs.
La coupure d’Internet le jour du scrutin et les jours suivants a également compromis l’intégrité du vote.
Le gouvernement affirme que l’élection a été juste et transparente.
La présidente Samia Suluhu Hassan a été déclarée grande gagnante du scrutin contesté du 29 octobre, qui a déclenché des manifestations meurtrières.
L’opposition a accusé le gouvernement de fraude et des manifestations ont eu lieu pour protester contre l’exclusion de ses principaux adversaires.
Le principal parti d’opposition, Chadema, qui n’a pas été autorisé à participer aux élections, affirme avoir recensé des centaines de morts lors des manifestations.
Hassan, qui a prêté serment lundi, a reconnu des décès, mais a qualifié le bilan de l’opposition d’extrêmement exagéré.
Bien que la mission de l’Union africaine n’ait pas fait directement référence aux meurtres, elle a déclaré « regretter les pertes en vies humaines » et que le climat s’était détérioré au cours de la journée électorale.
Elle a appelé à des réformes constitutionnelles et électorales urgentes en Tanzanie.
Ce rapport accablant de l’UA a été publié quelques jours seulement après que le président de sa Commission, Mahmoud Ali Youssouf, a félicité Hassan pour sa victoire.




