Les bureaux de vote ont fermé et le dépouillement a commencé pour l’élection présidentielle de samedi en Côte d’Ivoire, alors que le président de longue date Alassane Ouattara brigue un quatrième mandat.
Seuls quelques électeurs se sont présentés au compte-gouttes juste avant 18 heures, heure de fermeture des bureaux de vote.
Leticia Bea, enseignante, a déclaré être présente pour ses élèves. « Nous sommes simplement venus accomplir notre devoir civique d’enseignants. Je me suis dit que c’était un devoir civique. Pour les enfants que nous enseignons, l’exemple doit commencer par nous », a-t-elle déclaré.
Les principaux candidats de Ouattara ont été exclus de la course cette année, et l’annonce de sa candidature à un quatrième mandat a déclenché d’importantes manifestations en août. Les marches politiques ont été interdites ce mois-ci, et des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers dans le quartier de Blockhaus à Abidjan, faisant des centaines d’arrestations et plusieurs blessés.
D’autres électeurs ont également exprimé leur souhait de paix avant tout. Leterigue Sekongo, ingénieur électricien de 48 ans, a déclaré que la paix devait être au cœur des élections. « Recourir à la violence pour spolier le pays ne sert à rien. Cela ne sert à rien », a-t-il déclaré.
Cinq candidats se disputent le poste de président de la Côte d’Ivoire, mais beaucoup voient Ouattara, 83 ans, dirigeant du premier producteur mondial de cacao, conserver son siège. S’il remporte la victoire, il prolongera son règne de près de deux décennies. Le parti d’Ouattara, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), détient également la majorité des sièges au Parlement.
Ouattara a supervisé la reconstruction économique du pays depuis la guerre civile, atteignant un taux de croissance annuel de 6 % grâce à l’essor de la production cacaoyère. Cependant, 37,5 % des 30 millions d’habitants du pays vivent encore dans la pauvreté et les emplois sont rares pour les jeunes. Lors des deux dernières élections, le taux de participation a légèrement dépassé les 50 %.
Selon les analystes, la participation à ces élections devrait être faible, car de nombreux électeurs sont déçus par un processus électoral souvent source de violences dans le pays. Les résultats sont attendus dimanche.




