Le Mali a fermé les écoles et les universités dans tout le pays à partir de dimanche en raison d’une pénurie de carburant causée par le blocus des importations de carburant imposé par les militants djihadistes à la capitale.
Le ministre de l’Éducation, Amadou Sy Savane, a annoncé à la télévision d’État que les cours seraient suspendus pendant deux semaines « en raison de perturbations de l’approvisionnement en carburant qui affectent les déplacements du personnel scolaire ».
Début septembre, des militants du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin, soutenu par Al-Qaïda, ont annoncé l’interdiction des importations de carburant en provenance des pays voisins au Mali, mettant à rude épreuve l’économie fragile de ce pays enclavé et laissant des centaines de camions-citernes bloqués à la frontière.
Le Mali, ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins, est confronté à une insurrection menée par des groupes armés, dont certains sont alliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, ainsi que par des rebelles locaux. Suite aux coups d’État militaires survenus ces dernières années dans les trois pays, ces derniers ont expulsé les forces françaises et se sont tournés vers les unités de mercenaires russes pour obtenir une assistance sécuritaire, ce qui, selon les analystes, n’a guère changé les choses.
À Bamako, la capitale du Mali, des files d’attente interminables se sont allongées devant les stations-service et la pénurie de carburant a affecté le prix des matières premières et des transports. Pour un pays qui dépend des importations de carburant pour ses besoins intérieurs, le blocus est perçu comme un revers important pour la junte militaire malienne. Celle-ci a justifié sa prise de pouvoir par la force en 2020 comme une étape nécessaire pour mettre fin à des décennies de crises sécuritaires.
L’armée malienne a tenté d’escorter des camions-citernes depuis les zones frontalières jusqu’à Bamako. Certains camions sont arrivés, mais d’autres ont été attaqués par des militants.
Le ministre de l’Éducation a déclaré dimanche que les autorités « faisaient tout leur possible » pour rétablir l’approvisionnement normal en carburant avant la rentrée scolaire du 10 novembre.



