Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a confirmé que le récent cessez-le-feu négocié sous l’égide des États-Unis à Gaza n’affecterait pas la plainte pour génocide déposée par son pays contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
S’exprimant mardi au Parlement au Cap, M. Ramaphosa a déclaré que l’Afrique du Sud restait déterminée à poursuivre son action en justice en 2023. « L’accord de paix… n’aura aucune incidence sur l’affaire portée devant la Cour internationale de Justice », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël doit répondre aux plaidoiries de l’Afrique du Sud d’ici janvier 2026.
L’Afrique du Sud a déposé sa plainte en décembre 2023, accusant Israël d’avoir commis des actes de génocide à Gaza. La requête, déposée en octobre 2024, compte plus de 500 pages. Les audiences sont prévues en 2027, et le jugement final est attendu fin 2027 ou début 2028.
La CIJ a émis des mesures conservatoires ordonnant à Israël d’empêcher les actes de génocide et d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, bien que le respect de ces mesures ait été limité. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 67 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023.
Ramaphosa a souligné l’importance de la justice pour une véritable réconciliation. « Nous ne pouvons pas avancer sans la guérison nécessaire, qui résultera également d’un procès en bonne et due forme », a-t-il déclaré.
La rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, et le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, ont fait écho à l’avis selon lequel le cessez-le-feu ne devrait pas garantir l’impunité à Israël. « La paix sans justice… n’est pas durable », a écrit Albanese sur X. « Les principaux acteurs du génocide devront répondre de leurs actes devant la justice », a déclaré Sanchez.
Amnesty International, Human Rights Watch et une commission d’enquête des Nations Unies ont accusé Israël de génocide, accusations qu’Israël nie. Parmi les pays qui soutiennent la requête de l’Afrique du Sud devant la CIJ figurent l’Espagne, l’Irlande, la Turquie et la Colombie, dont le président, Gustavo Petro, a mis en garde contre la complicité des gouvernements inactifs.
L’Afrique du Sud copréside également le Groupe de La Haye, une coalition formée en janvier 2025 pour demander des comptes à Israël par le biais de mesures juridiques, diplomatiques et économiques allant au-delà des procédures de la CIJ.