Manifestant une solidarité accrue, le général Abdourahamane Tiani, chef d’état-major nigérien, a été reçu avec une cordialité chaleureuse par son homologue malien, le général Assimi Goïta, lors d’une visite de travail à Bamako mardi. Ce voyage, marqué par des honneurs militaires et des discussions approfondies, marque une étape importante dans le renforcement de l’Alliance des États du Sahel (AES), un bloc formé par les deux pays et le Burkina Faso après leur sortie de la CEDEAO en début d’année.
Cette visite, la deuxième de Tiani au Mali depuis sa prise de pouvoir en juillet 2023, était loin d’être une simple formalité. Après une réunion privée au palais de Koulouba, les deux dirigeants ont été rejoints par des ministres clés, dont leurs chefs de la Défense et des Finances, pour des discussions approfondies.
L’ordre du jour était clairement axé sur la coopération concrète : relever les défis sécuritaires communs, renforcer la collaboration économique et diplomatique, et faire avancer les grands projets de l’AES, tels qu’une force militaire conjointe et le projet de Banque d’investissement et de développement.
Forger une « nouvelle géopolitique sahélienne »
Les observateurs voient dans cette réunion l’incarnation même d’une « nouvelle géopolitique sahélienne », où les trois pays de la SEA choisissent de s’appuyer principalement les uns sur les autres.
Un conseiller a souligné que cette réunion était à la fois une « séance de travail stratégique » et une initiative politique visant à renforcer la solidarité du bloc face aux pressions extérieures.
En présentant un front uni, le Mali, le Niger et le Burkina Faso souhaitent assurer leurs citoyens et le monde de leur détermination à poursuivre une voie souveraine, indépendamment des organisations régionales comme la CEDEAO, qu’ils considèrent comme distantes ou antagonistes.
Un bloc confiant au cœur des turbulences régionales
Dans une région du Sahel en proie à des crises sans précédent, la position confiante de la SEA est un message fort.
La Confédération des États du Sahel évolue rapidement d’un concept théorique à une réalité opérationnelle.
Malgré d’immenses obstacles, les trois nations s’appuient sur leur histoire commune et leurs défis pour redéfinir le paysage politique et sécuritaire de la région, soulignant leur parcours avec ce qu’elles décrivent comme la détermination inébranlable de leurs peuples.