La campagne présidentielle s’est officiellement ouverte samedi dans une ambiance feutrée, marquée par un candidat défiant le confinement séparatiste, un autre constituant une coalition, et l’absence remarquée du président sortant de longue date et d’une figure de l’opposition, ouvrant la voie à une campagne électorale tendue.
Dans la ville agitée de Bamenda, le candidat du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, a lancé sa campagne malgré le confinement imposé par les séparatistes.
Il s’est présenté comme le candidat le mieux placé pour mettre fin à la crise sécuritaire qui dure depuis près de dix ans dans les régions anglophones.
« Aucun autre candidat ne connaît mieux que moi le Nord-Ouest et le Sud-Ouest », a déclaré Osih, s’engageant à privilégier la paix dès les premiers jours de son mandat s’il est élu.
Formation d’une coalition et soutiens confiants
À Yaoundé, la capitale, le candidat Bello Bouba Maigari a procédé à un lancement plus discret, en présence d’Ateki Sexta Carson, l’un des 11 autres candidats qui s’est retiré de la course pour le soutenir.
« Vous me voyez aujourd’hui comme un candidat particulièrement heureux », a déclaré Maigari, annonçant un front uni et renforcé.
Ses partisans ont exprimé leur pleine confiance, l’une d’elles, Marie Jeanne Abega, déclarant : « Nous avons préparé le président Bello à accéder au sommet de la République… il a pris le pouvoir et deviendra le troisième président du Cameroun.»
Un président sortant invisible et un rival absent
La campagne du parti au pouvoir a également débuté sans son candidat, le président sortant Paul Biya, âgé de 89 ans, absent.
Malgré son invisibilité, ses partisans, notamment les jeunes, ont affirmé qu’après 43 ans au pouvoir, il demeure le meilleur espoir du pays.
Par ailleurs, l’absence du candidat de premier plan Issa Tchiroma Bakary, du côté de l’opposition, a été notable. Son équipe a déclaré finaliser son programme, qui sera publié cette semaine.
À seulement 13 jours de la fin du scrutin, tous les candidats doivent impérativement convaincre près de 8 millions d’électeurs inscrits à travers le pays.